La tension monte de nouveau dans le Nord-Kivu après l’attaque lancée le 2 mai 2025 par les rebelles du M23 sur la localité stratégique de Lunyasenge, située le long du lac Édouard. Cette offensive est survenue en pleine période de négociations de paix, menées parallèlement à Doha (Qatar) et à Washington (États-Unis), dans le but de mettre fin à la crise sécuritaire qui secoue l’est de la République démocratique du Congo (RDC).
Dans un communiqué officiel publié le 4 mai, le porte-parole des Forces armées de la RDC (FARDC), le colonel Mak Hazukay, a vivement condamné cette opération, accusant les rebelles et leurs alliés de bafouer les engagements pris lors des discussions de paix. « Il s’agit d’une violation intentionnelle et flagrante du cessez-le-feu et de toutes les mesures arrêtées pour accompagner les négociations en cours », a-t-il déclaré, insistant sur la gravité de cette attaque qui remet en cause les efforts diplomatiques entrepris.

Selon des sources militaires, les combats ont fait plusieurs victimes des deux côtés, et la prise de Lunyasenge par le M23 a provoqué un exode massif des habitants vers des zones plus sûres comme Kyavinyonge et Kasindi. Des témoins locaux font état de scènes de panique, tandis que les autorités appellent à une mobilisation humanitaire urgente pour accueillir les déplacés. « Nous avons le devoir de défendre l’intégrité de notre territoire et la sécurité de nos populations », a ajouté le colonel Hazukay, avertissant que l’armée se réserve le droit de riposter fermement.
Cette énième escalade complique davantage la recherche d’une solution pacifique, déjà fragile, dans la région. Les observateurs craignent que cette violation du cessez-le-feu ne pousse les FARDC à reprendre les hostilités à grande échelle, mettant en péril les acquis des discussions diplomatiques.