Dans une déclaration commune du 30 avril, l’ancien président Joseph Kabila, le candidat malheureux à la présidentielle de 2023 Moïse Katumbi, le leader de Lamuka Martin Fayulu, et Delly Sesanga ont formulé des recommandations concernant la résolution de la crise sécuritaire dans l’est de la République Démocratique du Congo (RDC).
Ces recommandations, présentées dans le cadre des processus de paix de Doha et de Washington, soulignent l’importance d’un dialogue interne et d’une prise en compte des préoccupations légitimes des Congolais.
L’opposition a fait valoir que toute initiative de paix doit intégrer le processus interne mené par l’Église du Christ au Congo (ECC) et la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO). Dans leur déclaration, les leaders ont affirmé : « Pour être un vecteur de la construction de la paix et de la sécurité, l’intégration économique sous-régionale doit se faire dans le respect de la souveraineté de chaque pays sur ses richesses et ressources naturelles. »
Ce message de paix s’accompagne d’une exigence de transparence : « Nous exigeons la publication des accords et arrangements pris afin d’informer la nation toute entière. » Cette demande s’inscrit dans un contexte où la confiance entre les différents acteurs politiques est mise à l’épreuve.

Les leaders de l’opposition ont également souligné que « toute solution qui ne prend pas en compte les causes profondes endogènes de la crise », notamment la mauvaise gouvernance et la violation systématique des droits humains, risque d’être illusoire. Ils ont appelé à un retrait des forces étrangères et des mercenaires afin de créer des conditions propices à un règlement pacifique des différends entre Congolais.
Une autre affirmation clé de leur déclaration a été la reconnaissance des préoccupations légitimes de sécurité de la RDC et du Rwanda, soulignant l’importance d’une approche collective face aux menaces sécuritaires. Kabila et ses alliés ont insisté sur la nécessité d’une responsabilité partagée dans la lutte contre l’insécurité sous-régionale.
En outre, les signataires ont proclamé que « un dialogue interne est indispensable » pour identifier les causes profondes de la crise et trouver des solutions durables. Ils ont réaffirmé leur soutien à l’initiative conjointe CENCO-ECC, qui se veut inclusive et globale.
Cette déclaration intervient dans un climat politique tendu. Joseph Kabila fait face à des accusations de haute trahison et de crimes de guerre, alors que Moïse Katumbi subit des perquisitions de ses propriétés par les services de renseignement. La situation pour les opposants devient de plus en plus précaire, avec de nombreux leaders vivant en exil en raison de la répression croissante.