Vêtu d’une soutane verte et arme à la main, le combattant des Forces démocratiques et alliés (ADF-MTM) Djuma Alimasi a été présenté à la presse par l’armée congolaise comme un ancien membre du groupe. Âgé d’une vingtaine d’années, il raconte avoir été recruté par ruse en 2023 à Fizi, au Sud-Kivu, par un proche qui lui avait promis un travail dans le secteur commercial en Ituri.
« Je suis de Fizi au Sud-Kivu. Il y a quelqu’un qui m’avait dit qu’il m’amènera en Ituri pour travailler. Mais malheureusement, quand nous sommes arrivés, il m’a conduit en brousse où nous avons suivi une formation militaire par les ADF », raconte-t-il.
Un rêve brisé
L’ancien rebelle témoigne avoir combattu lors d’au moins neuf affrontements contre les FARDC, une situation qu’il n’avait jamais envisagée. Il rêvait d’une carrière technique après ses études. Pourtant, selon lui, ce sont la souffrance, l’instabilité, la famine et le crime qui définissent le quotidien des ADF en forêt. Il travaillait en étroite collaboration avec le commandant ADF Seka Abuakasi.
« Là en brousse, c’est vraiment de la peine. Nous dormons par terre, sans manger, nous déplaçons à chaque instant, et bien d’autres souffrances », annonce cet ancien membre qui a réussi à s’échapper.
Djuma avait rejoint le mouvement terroriste à Mamove, dans le territoire de Beni, et a réussi à fuir près de la rivière Lindi à Mangurejipa, à plus de cent kilomètres.

Appel à la reddition
Content d’annoncer son retour à la vie civile, il appelle les autres combattants à se rendre.
« J’appelle tous les autres combattants à quitter la brousse. Je suis arrivé ici et le gouvernement m’a bien accueilli ; j’ai l’occasion de me laver et de bien manger. Je leur demande de sortir de là », lance-t-il en retrouvant peu à peu le sourire.
Djuma Alimasi s’est rendu avec son épouse et leur enfant il y a quatre mois, ainsi qu’une amie de son épouse. Ils font partie des 41 personnes présentées à la presse par l’armée congolaise.
Les opérations conjointes menées par les armées congolaise et ougandaise continuent de mettre la pression sur le mouvement terroriste ADF dans le grand nord du Nord-Kivu et en Ituri. Près d’un millier de rebelles se sont déjà rendus aux forces loyalistes depuis le lancement de ces offensives en 2021.