Les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) ont lancé un appel officiel à la reddition des combattants des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR). Cette initiative, inscrite dans le cadre de l’Accord de paix de Washington, vise à renforcer la sécurité dans l’Est du pays et à faciliter le rapatriement des rebelles au Rwanda.
Dans un communiqué publié le 10 octobre, le général-major Ekenge Bomusa Efomi Sylvain, porte-parole des FARDC, a invité toutes les factions FDLR à se rendre volontairement aux autorités congolaises ou à la MONUSCO. L’objectif est de faciliter leur désarmement et leur retour dans leur pays d’origine, le Rwanda. Les populations locales sont également appelées à se désolidariser de ces groupes armés. L’armée a averti que tout refus pourrait entraîner un désarmement forcé, conformément aux dispositions de l’accord de Washington.
L’initiative congolaise a rapidement reçu le soutien de partenaires internationaux.
Les États-Unis, via leur conseiller principal de Donald Trump pour les affaires africaines, Massad Boulos, ont salué cette étape cruciale, estimant qu’elle était essentielle pour la mise en œuvre de l’accord de Washington.
La Belgique, par la voix de son ministre des Affaires étrangères Maxime Prévot, s’est jointe à Massad Boulos et a salué ce dimanche 12 octobre sur X, anciennement Twitter, « la clarté et la fermeté » de l’appel des FARDC.
« La Belgique s’associe à Massad Boulos pour saluer l’appel de la RDC demandant aux FDLR de se rendre et de se désarmer. L’interdiction de toute collaboration des FARDC avec les FDLR et l’imposition de sanctions sévères en cas de violation sont aussi cruciales. Il est désormais essentiel que ces décisions sans équivoque se traduisent par des actions concrètes sur le terrain et que toutes les parties contribuent pleinement aux objectifs de l’Accord de paix de Washington, » a déclaré Maxime Prévot.

Malgré cette annonce, des questions persistent sur la mise en œuvre de cette décision. Le problème réside dans la collaboration entre les FDLR et l’armée, ainsi que celle entre les FDLR et les groupes armés locaux dits Wazalendo. Les FDLR auraient une grande influence sur ce dernier dans plusieurs zones de l’est du pays.
Un autre problème est que la cartographie des positions des FDLR dans le Nord-Kivu et le Sud-Kivu reste incertaine. La présence de groupes armés comme l’AFC/M23 complique les opérations militaires, tandis que la MONUSCO fait face à des limitations logistiques et des restrictions de mouvement imposées par les groupes armés, selon les Nations Unies.
En septembre 2024, des combats avaient éclaté entre l’armée congolaise et les FDLR à l’ouest de Goma, dans le territoire de Nyiragongo, au Nord-Kivu. Ces combats, qui ont eu lieu dans le groupement Rusayo et ses environs, ont suscité des tensions entre les deux alliés. L’opération, qui visait à capturer un haut responsable des FDLR, s’était soldée par un échec après que l’information sur ladite opération a eu fuite par l’ancien gouverneur du Nord-Kivu, le général Peter Cirimwami. Ce dernier a été tué dans des circonstances mystérieuses au front à la sortie de la ville de Goma lors des combats entre l’armée et les rebelles de l’AFC-M23.
L’appel à la reddition volontaire des FDLR constitue une étape clé dans l’application de l’Accord de Washington. Il répond à l’une des principales préoccupations du Rwanda, qui considère la présence de ces rebelles en RDC comme une menace directe à sa sécurité. Le succès de cette initiative dépendra de la coopération effective entre la RDC, le Rwanda et la communauté internationale, dans un contexte régional encore fragile.

