Le Conseil provincial de la jeunesse en Ituri condamne la stigmatisation des voix dissidentes contre l’état de siège. Il dénonce leur assimilation aux mouvements rebelles de la CRP, dirigée par Thomas Lubanga.
Dans sa sortie médiatique, Deogratias Bungamuzi, président de cette structure juvénile, affirme que cette pratique constitue un danger pour la paix et la cohésion sociale.
Pour Deogratias, critiquer n’est pas trahir, et il ne faut pas confondre contestation citoyenne et complicité rebelle. Il appelle à plus de discernement et au respect du débat démocratique pour reconstruire la confiance.

« Actuellement en Ituri, nous constatons que, après CODECO et la CRP, cette habitude de considérer toutes voix dissidentes comme appartenant à la CRP est un glissement dangereux. Cela décourage les efforts de ceux qui sensibilisent pour la paix. Accuser sans crainte les leaders, députés et jeunes engagés pour leurs critiques affaiblit le camp de la paix au lieu de renforcer le camp de la haine. Il est temps de travailler ensemble tout en acceptant les critiques. Critiquer n’est pas trahir », a-t-il déclaré.
La question de la stigmatisation des voix dissidentes a déjà été dénoncée par plusieurs structures de la société civile et des organisations de droits de l’homme. Malgré cela, les violences continuent, avec des arrestations fréquentes. Le week-end dernier, plusieurs civils agriculteurs ont été tués par des miliciens près de Katoto, sous prétexte d’appartenir à la CRP, selon la société civile locale.

