Le groupe d’auto-défense MRDP-Twirwaneho tire la sonnette d’alarme face à une menace imminente d’attaques coordonnées visant les populations civiles Banyamulenge dans les territoires de Fizi et d’Itombwe, dans la province du Sud-Kivu. Dans un communiqué publié le 25 juin 2025, le groupe dénonce la présence illégale de troupes burundaises sur le sol congolais et leur collaboration présumée avec les milices locales Wazalendo, les FDLR et certains éléments des FARDC, dans ce qu’il qualifie de « plan d’extermination » ciblant leur communauté.
Selon le MRDP-Twirwaneho, ces troupes étrangères seraient entrées par Kazimia, en traversant le lac Tanganyika depuis Rumonge, au Burundi. Leur mission serait de renforcer les effectifs militaires déjà déployés dans les hauts plateaux de Fizi, dans le but de « déraciner les Banyamulenge ». Le communiqué parle de « grave violation de la souveraineté nationale de la RDC » et d’un sabotage du processus de paix de Doha. L’un de leurs porte-parole, Kamasa Ndakize Welcome, déclare : « Ces actions ne sont rien d’autre qu’un plan d’attaque à caractère génocidaire orchestré par le régime de Kinshasa. »
Le groupe rapporte une structuration de ces forces en trois axes opérationnels distincts : Rugezi, Mulima – Point Zéro, et Gahwera. À chaque niveau, des alliances sont signalées entre des éléments des FARDC, les Wazalendo, les FDLR et les troupes burundaises. L’axe Rugezi serait piloté notamment par des combattants FDLR sous le commandement de Hamada et Safari, tandis que les groupes opérant autour de Gahwera se rassembleraient dans le site de Nyabibuye, avec pour cible principale les villages voisins. « Ces groupes sont armés jusqu’aux dents, avec plus de 700 caisses de munitions distribuées par les forces burundaises », affirme le communiqué.

Dans ce contexte tendu, le MRDP-Twirwaneho dit ne plus faire confiance à l’État congolais pour assurer la sécurité des populations civiles banyamulenge. Le groupe affirme qu’il « ne ménagera aucun effort pour protéger les populations locales vouées à l’extermination ». Cette déclaration marque une rupture nette avec les autorités nationales, que Twirwaneho accuse de complicité dans la préparation de ces offensives meurtrières.
Le MRDP-Twirwaneho lance un appel pressant à la communauté internationale et aux organisations de défense des droits humains afin de prévenir un nouveau bain de sang dans les Hauts-Plateaux. Il demande une enquête urgente et une réaction diplomatique ferme contre l’implication présumée du Burundi dans les violences et contre l’inaction de Kinshasa. Le groupe conclut : « Nous ne pouvons rester les bras croisés pendant que nos familles sont ciblées comme du bétail dans leur propre pays. »