Le président Félix Tshisekedi a reçu, pour la première fois depuis l’élection de 2018, l’opposant Martin Fayulu au Palais de la Nation à Kinshasa. Cette rencontre inattendue, mais symbolique a été saluée comme un signal d’apaisement dans un contexte national fragile.
À la sortie de cette entrevue de près de deux heures, Fayulu a livré à la presse un compte rendu sans détour, appelant à un sursaut patriotique face à l’effondrement progressif de la nation.
« Le pays est dans une passe très difficile. Nous sommes attaqués de partout », a-t-il alerté, évoquant la guerre à l’Est, la crise de gouvernance et l’usure de la confiance entre l’État et les citoyens. Pour lui, il est temps de mettre de côté les rivalités politiques et de se concentrer sur l’essentiel : le salut de la République.

C’est dans cette optique qu’il a proposé la création d’un « camp de la Patrie » : une large coalition des forces vives de la nation, au-delà des clivages partisans. Ce camp serait une plateforme d’action commune réunissant responsables politiques, religieux, économiques et de la société civile, afin de formuler des réponses concrètes aux défis actuels.
« Ce n’est pas une question d’opposition ou de majorité. Nous devons créer un camp de la Patrie, et non un camp contre quelqu’un », a-t-il insisté.
Fayulu a aussi plaidé pour une implication active des confessions religieuses, notamment la CENCO et l’Église du Christ au Congo (ECC), qui ont proposé un pacte social pour la paix. Il a encouragé le président à les rencontrer pour explorer ensemble des pistes de sortie de crise. À cette proposition, Tshisekedi a répondu favorablement, promettant une suite rapide et saluant « le courage politique » de Fayulu. « Je suis content de vous voir et nous allons échanger à cœur ouvert », lui a-t-il dit en l’accueillant.