Deux jours après une violente charge de l’ancien président Joseph Kabila contre Félix Tshisekedi, le parti au pouvoir, l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), a réagi avec force le dimanche. Au siège de l’UDPS, le secrétaire général Augustin Kabuya a accusé Kabila d’être le « géniteur du M23 », soulignant qu’il était responsable de « 18 ans de chaos » en République Démocratique du Congo.
Dans une allocution devant les membres et sympathisants du parti, Kabuya a affirmé : « Nous savions que Kabila était un sujet rwandais », insinuant que ses critiques étaient infondées.
Pour étayer ses accusations, il a projeté des images d’archives illustrant les répressions violentes de Kabila entre 2016 et 2018, affirmant que l’ancien président n’avait « aucune leçon à donner » en matière de droits humains.
Kabuya a également dénoncé « la diffusion en direct du message de Kabila sur une chaîne nationale rwandaise », qualifiant l’ancien président d’« étranger » à la RDC. « Dans des pays sérieux, des gens comme Kabila ne pourraient même pas parler », a-t-il ajouté, appelant à une prise de conscience collective sur la situation politique du pays.
En réponse aux accusations de détournement de fonds visant le régime Tshisekedi, Kabuya s’est défendu en affirmant que le régime actuel n’était pas un « régime des jouisseurs ». Il a accusé Kabila d’avoir détourné des milliards de dollars, citant un contrat chinois comme exemple.

La tension entre les deux camps s’est intensifiée à la suite des déclarations de Kabila, qui a critiqué la gestion du pays par son successeur. Dans son discours du 23 mai, l’ancien président a déclaré que « le Congo vaut mieux que la caricature qu’en donnent ses dirigeants actuels », renvoyant la responsabilité des échecs militaires à la qualité du commandement.
Ces échanges révèlent une fracture profonde au sein de la classe politique congolaise. Alors que le Sénat a voté pour lever l’immunité de Kabila, ouvrant la voie à des poursuites judiciaires, les proches de Tshisekedi se sont mobilisés pour contrecarrer les affirmations de leur prédécesseur.
La situation en RDC est plus que jamais instable, et la lutte pour le pouvoir s’intensifie dans un contexte de crise qui n’épargne aucune des parties prenantes.
Entre-temps, l’ancien président de la RDC, Joseph Kabila, est e arrivé dans la ville de Goma. « Nous lui souhaitons un agréable séjour dans les zones libérées », a déclaré Lawrence Kanyuka, porte-parole politique de l’AFC-M23.