Le gouvernement congolais a saisi le parquet afin d’obtenir la dissolution du Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD), dirigé par Joseph Kabila, en raison de suspicions de complicité avec l’AFC-M23. Cette démarche, effectuée le 24 avril, vise à répondre aux soupçons de complicité entre le PPRD et la rébellion de l’AFC/M23, qui contrôle Goma, Bukavu et d’autres zones dans les provinces du Nord et Sud-Kivu.
Shabani évoque la présence d’anciens membres du PPRD au sein de l’AFC/M23 comme l’un des motifs de sa demande. Il cite également des déclarations de Joseph Kabila dans le journal sud-africain Sunday Times, où l’ancien président semblait minimiser les crimes de l’AFC/M23.
Jacquemain Shabani, ministre de l’Intérieur, a révélé à TV5 Monde que le gouvernement détient des preuves établissant des liens directs entre l’ancien président Joseph Kabila et le Rwanda. Selon lui, ces informations indiquent que Kabila a séjourné à plusieurs reprises à Kigali durant la période d’agression.
Le ministère considère ces éléments comme une atteinte grave à la sécurité intérieure, pouvant relever de la haute trahison. En vertu de l’article 5 de la loi de 2018 sur le statut des anciens chefs d’État, Kabila aurait violé son obligation de réserve, de dignité et de loyauté envers l’État.
En conséquence, le gouvernement a décidé de suspendre les activités politiques du PPRD, le parti de Kabila, jusqu’à nouvel ordre. Les preuves recueillies ont été transmises au procureur général pour des poursuites judiciaires.

Dans une déclaration officielle publiée le 6 mai 2025, le bureau politique du PPRD a annoncé la levée de son auto-suspension, qui avait duré 18 jours. Le parti a qualifié la suspension de « mesure injuste, fondée sur de fausses accusations », et a affirmé qu’il reprendrait ses activités « dans le respect de la constitution et des lois de la République ».
Le PPRD a précisé que, n’étant ni un mouvement insurrectionnel ni une milice, il ne saurait être complice d’un quelconque mouvement rebelle. « En vertu de l’article 29 de la loi portant organisation et fonctionnement des partis politiques, le PPRD constate la levée d’office de la suspension de ses activités », a déclaré le parti, réaffirmant son engagement à opérer en toute légalité.
Cette annonce fait suite à l’arrêté ministériel n°025/CAB/VPM/MININTERSEDECAC/SLBJ/027/025, signé par le Vice-Premier Ministre en charge de l’Intérieur, qui avait suspendu les activités du PPRD le 19 avril 2025. Le parti dénonce ce geste comme une manœuvre politique visant à affaiblir l’opposition, particulièrement à l’approche des élections.
La justice congolaise va trancher sur ce dossier qui divise le PPRD et le Vice-Premier ministre, et des poursuites contre certaines personnalités du PPRD sont en vue.