L’Alliance Fleuve Congo (AFC-M23) accuse les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) d’avoir bombardé un avion civil transportant de l’aide humanitaire dans la région de Minembwe, au Sud-Kivu. Le mouvement déplore des pertes en vies humaines lors de ces frappes aériennes.
Dans un communiqué, le porte-parole de l’AFC-M23, Lawrence Kanyuka, a déclaré : « Ce crime odieux, prémédité et exécuté avec une cruauté sans égale, n’a pas seulement causé des pertes humaines, il a également détruit des produits de première nécessité tels que des médicaments, et réduit en cendres des vivres destinés à une population sinistrée et traumatisée par une violence inouïe orchestrée par le régime de Kinshasa depuis avril 2017. »
Accusations de Nettoyage Ethnique
L’AFC-M23 accuse l’armée congolaise de mener des attaques ciblées contre la communauté Banyamulenge. Selon le communiqué, « Par cet énième crime, le régime de Kinshasa poursuit son plan ignoble de nettoyage ethnique contre nos compatriotes Banyamulenge. Il les condamne délibérément à une agonie prolongée et alimente une catastrophe humanitaire sans précédent à Minembwe. »
Le mouvement, qui contrôle d’importants territoires dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, évoque également une violation du cessez-le-feu par les FARDC en plein processus de paix. « L’Alliance Fleuve Congo (AFC/M23) condamne avec la dernière fermeté cette violation flagrante, cynique et répétée du cessez-le-feu par le régime illégitime de Kinshasa. »

Réactions de l’Armée Congolaise
En réponse, l’armée congolaise a annoncé avoir intercepté un avion sans immatriculation ayant franchi la frontière de la République Démocratique du Congo dans une zone de conflit. Dans un communiqué, le général-major Sylvain Ekenge, porte-parole des FARDC, a déclaré que des mesures avaient été prises pour garantir la sécurité de l’espace aérien congolais.
« L’appareil se dirigeait vers une zone de conflit active. Après vérifications, il a été constaté qu’il ne portait aucune immatriculation, constituant ainsi une violation des normes internationales de l’aviation civile, » a-t-il ajouté.
Accusations de Frappes Aériennes
Parallèlement, le mouvement d’autodéfense Twirwaneho a également accusé les FARDC de frappes aériennes à Minembwe, faisant état de deux personnes blessées, dont un enfant de 5 ans. Selon le MRDP-TWIRWANEHO, ces bombardements ciblent la communauté Banyamulenge et ont touché un aéronef humanitaire transportant des médicaments.
Twirwaneho a déploré l’écart entre les engagements du gouvernement congolais et la réalité sur le terrain, appelant le président Tshisekedi à mettre fin à ces opérations militaires.
Ces accusations s’inscrivent dans un contexte de tensions croissantes et de violences persistantes dans l’est de la République Démocratique du Congo, où la situation humanitaire reste préoccupante.