La République Démocratique du Congo (RDC) a récemment officialisé un partenariat avec le club italien AC Milan pour promouvoir le tourisme. Si cette collaboration pourrait signaler une ouverture vers de nouvelles opportunités, des observateurs s’interrogent : est-il opportun de promouvoir le tourisme dans un pays ravagé par des conflits armés et marqué par une insécurité endémique ?
Un pays en proie à une violence extrême
La RDC reste le théâtre d’exactions d’une brutalité inégalée. Les violences, perpétrées par des groupes armés et par des institutions gouvernementales, continuent de semer la terreur à travers le pays. L’assassinat de Luca Attanasio, ambassadeur d’Italie en RDC, survenu en plein jour dans le parc national des Virunga en 2021, reste un traumatisme encore vif. Le diplomate a été abattu par des groupes armés accusés d’être soutenus par les autorités congolaises — les mêmes autorités qui, paradoxalement, signent aujourd’hui ce partenariat avec l’AC Milan, en dépit de l’insécurité croissante.
Une insécurité omniprésente : un frein au tourisme
La RDC fait face à une insécurité chronique sur l’ensemble de son territoire. Les parcs nationaux et les zones forestières, censés être des sites touristiques d’exception, sont devenus des refuges pour plus de 256 groupes armés, parmi lesquels les FDLR et les ADF, ce dernier étant affilié à l’organisation terroriste Daesh. L’absence de contrôle sur la circulation des armes aggrave cette situation.

Des infrastructures insuffisantes : un obstacle supplémentaire
Même en faisant abstraction des problèmes sécuritaires, les infrastructures touristiques sont largement insuffisantes pour accueillir les visiteurs dans des conditions acceptables. Les routes sont en mauvais état, et l’accès aux sites supposés attractifs est souvent impraticable. Comment développer le tourisme dans un pays sans infrastructures ni sécurité ?
Un partenariat motivé par des intérêts financiers ?
Certains analystes s’interrogent sur les motivations réelles de ce partenariat entre la RDC et l’AC Milan. Le club italien est-il réellement convaincu de l’intérêt touristique du pays, ou cherche-t-il à profiter de financements opportunistes ? Pour ses détracteurs, cette initiative semble avant tout dictée par la recherche de profits, au mépris des risques encourus par les futurs visiteurs.
Si un touriste devait subir le même sort que Luca Attanasio, comment réagirait l’AC Milan ? Cette question n’est pas exagérée, mais une réflexion nécessaire, au vu du contexte actuel. L’AC Milan est-il prêt à prendre cette responsabilité ?
Avant de promouvoir le tourisme, la RDC devrait se concentrer sur l’amélioration de sa gouvernance et de la sécurité. Attirer des touristes dans un environnement aussi instable est non seulement irresponsable, mais pourrait avoir des conséquences dramatiques. En fin de compte, explorer la RDC demeure un pari risqué. Les visiteurs potentiels doivent être pleinement conscients des dangers et se préparer à en assumer les conséquences.