Dans un communiqué officiel publié le 22 juin, l’AFC-M23 a catégoriquement rejeté les accusations portées par le gouvernement congolais, qui l’accuse d’assassinats, de tortures, de viols et d’enlèvements de civils dans les territoires sous son contrôle. Cette déclaration fait suite à un communiqué du 18 juin, où le Vice-Premier Ministre et ministre de l’Intérieur, Shabani Lukoo, a accusé le mouvement de rebelles d’être responsables de plus de 289 exécutions sommaires entre le 9 mai et le 16 juin.
L’AFC-M23, par la voix de son porte-parole, Lawrence Kanyuka, qualifie les propos de Shabani Lukoo de « publications propagandistes » destinées à ternir l’image du mouvement.
« Ces publications subversives entendent jeter l’opprobre sur l’action révolutionnaire de notre organisation au moyen d’allégations mensongères montées de toutes pièces. Cette tentative de discrédit est aussi prévisible que vaine, » a déclaré Kanyuka.
Le mouvement politico-militaire, qui contrôle d’importants territoires dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, accuse le gouvernement de Kinshasa de « répression sanglante des civils » et de pratiques inhumaines, y compris des actes de cannibalisme. L’AFC-M23 dénonce également la persécution systématique des citoyens en raison de leur identité, la promotion de la xénophobie d’État, et l’instrumentalisation du tribalisme comme outil de division.

L’AFC-M23 ne se contente pas de se défendre ; elle contre-attaque en affirmant que le gouvernement congolais est un « régime décadent » et qu’il est responsable d’une série de violations des droits humains, y compris « des génocides et nettoyages ethniques ciblant les Tutsi/Banyamulenge au Sud-Kivu et les Hema en Ituri ».
Cette escalade verbale se produit alors que les tensions montent entre les deux parties. Kinshasa accuse également le Rwanda de procéder à une transplantation de populations étrangères dans les zones contrôlées par l’AFC-M23, une allégation que le mouvement rebelle dément.
Malgré les efforts pour établir les processus de paix à Washington et à Doha, les affrontements continuent sur le terrain. Des combats se déroulent depuis plusieurs semaines dans le territoire de Fizi au Sud-Kivu, opposant les combattants de Twirwaneho alliés à l’AFC-M23 aux miliciens Wazalendo, alliés aux Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC). Ce climat de violence et de méfiance rend toute désescalade difficile et complique les efforts de paix, alors que l’AFC-M23 affirme vouloir poursuivre sa lutte pour « restaurer la dignité du Congo et des Congolais ».