L’ancien vice-président de l’Assemblée nationale, Jean-Marc Kabund, a livré une sévère charge contre le régime en place en République démocratique du Congo, dénonçant une « kleptocratie institutionnalisée » et une gouvernance fondée sur « la corruption effrénée et la répression sanglante ».
« Les abus de pouvoir flagrants et la corruption éhontée ont révélé une kleptocratie institutionnalisée, qui n’est qu’une facette de ce système global. Les conflits armés incessants, particulièrement dans l’Est du pays, ont plongé des régions entières dans le chaos humanitaire et sécuritaire », a-t-il déclaré.
Dans son allocution lors du lancement de la coalition de la gauche congolaise (CGC), une nouvelle plateforme politique de l’opposition le 18 juin à Kinshasa, Jean-Marc Kabund a dressé un tableau sombre de la gouvernance congolaise depuis l’indépendance du pays.
Selon lui, la RDC est enfermée dans un « cycle ininterrompu de crises profondes et multidimensionnelles » depuis 1960.
« L’ambition nationale a été systématiquement sapée par un système de gouvernance prédateur, un modèle érigé dès les premières heures de la souveraineté et scrupuleusement suivi par tous les régimes successifs », a-t-il dénoncé.

Kabund accuse le pouvoir de dissimuler ses échecs à travers la répression politique.
« Pour masquer ces échecs et maintenir un pouvoir absolu, ce système a exercé une répression sanglante, caractérisée par des purges systématiques de toute opposition et des violations massives et barbares des droits de l’homme. »
Il a également fustigé le train de vie de l’élite au pouvoir, qu’il qualifie d’« extravagance obscène », aux dépens de la population.
« L’extravagance obscène et la corruption effrénée, piliers de ce système, ont gangréné chaque strate de la société, détournant les richesses nationales au profit d’une minuscule minorité », a ajouté l’ancien opposant.
Face à ce qu’il qualifie de « tragédie nationale », Jean-Marc Kabund a lancé un appel à la communauté internationale.
« Nous mettons aujourd’hui la communauté internationale, et en particulier le Conseil de Sécurité de l’ONU et l’Union africaine, devant leurs responsabilités historiques », a-t-il martelé.
La sortie de Jean-Marc Kabund, ancien proche collaborateur de Félix Tshisekedi, intervient dans un climat politique tendu en RDC. L’opposition politique, dont il fait dorénavant partie, accuse le régime en place de plusieurs maux entre autres la mauvaise gouvernance sécuritaire et socio-économique du pays. Parmi les solutions envisagées pour sortir le pays de la crise, l’opposition soutient un dialogue national inclusif.