Le Mouvement pour la Résistance et la Défense du Peuple (MRDP-Twirwaneho), allié aux rebelles de l’AFC-M23, a dénoncé dans un communiqué ce 11 juin la recrudescence des violences dans les Hauts-Plateaux de Minembwe.
Le mouvement accuse une coalition composée des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), des milices Wazalendo, des Forces de défense nationale du Burundi (FDNB) et des rebelles FDLR d’avoir mené des attaques à l’arme lourde contre des civils dans la région de Rugezi, provoquant de nombreux déplacements et un climat de terreur généralisé.
Selon le communiqué signé par Kamasa Ndakize Welcome, coordinateur du MRDP-Twirwaneho, ces violences s’inscrivent dans la continuité d’une « guerre d’extermination des Banyamulenge déclenchée en avril 2017 ». Des villages entiers ont été bombardés, entraînant des morts, des blessés et la destruction d’infrastructures essentielles telles que les écoles et les centres de santé. Le mouvement affirme que l’objectif de ces attaques est le déracinement total de la communauté Banyamulenge, une minorité souvent stigmatisée dans l’est de la RDC.
La situation humanitaire est d’autant plus critique que l’accès à l’aide est bloqué. « Le blocage d’une dotation en médicaments de Médecins du Monde pour la zone de santé de Minembwe est une preuve éclatante du plan génocidaire en cours », déplore Kamasa Ndakize Welcome. Le MRDP-Twirwaneho affirme que ce refus d’assistance est motivé par la concentration de populations Banyamulenge dans cette zone, ce qui aggrave la vulnérabilité des civils pris au piège de ce conflit.

Le mouvement appelle à une intervention rapide de la communauté internationale pour mettre fin à ce qu’il qualifie de « campagne criminelle systématique ». « Chaque jour qui passe sans action est un jour de trop pour des populations qui n’aspirent qu’à la paix », déclare Kamasa. Il insiste sur la nécessité de mesures concrètes et urgentes pour faire cesser les violences et permettre un retour au dialogue et à la stabilité.
« Nous ne pouvons pas rester spectateurs alors que nos villages brûlent et que nos familles sont massacrées. Nous ferons face à toute force qui menace la vie et la sécurité de nos communautés », conclut Kamasa Ndakize Welcome.
Depuis le début de la semaine, des combats ont repris entre l’armée congolaise, les Wazalendo alliés à l’armée burundaise, et les combattants de Twirwaneho alliés à l’AFC-M23 sur l’axe Rugezi en territoire de Fizi, dans la province du Sud-Kivu. Une source sécuritaire a indiqué hier mardi à Kivumorningpost que les Wazalendo alliés aux FARDC avaient réussi à stopper les attaques de Twirwaneho.