La sénatrice congolaise Francine Muyumba, fidèle partisane de Joseph Kabila, a réagi vigoureusement aux démarches du gouvernement visant à lever les immunités de l’ancien président.
Pour elle, la chambre haute n’a pas qualité de lever les immunités d’un ancien chef de l’État.
« Les immunités de l’ancien Président Joseph Kabila lui sont accordées en vertu de son statut d’ancien chef de l’État, et non en tant que sénateur élu. Le Sénat n’a donc aucune base légale pour révoquer une protection qui découle d’une loi spécifique relative aux anciens présidents. Cette initiative devrait être rejetée par le Sénat au stade de la recevabilité, » a déclaré Francine Muyumba sur son compte X.
Le bureau du Sénat en RDC a annoncé qu’en date du 15 mai 2025, les sénateurs statueront sur plusieurs questions, dont l’examen du réquisitoire du sénateur à vie Joseph Kabila.
« Le bureau du Sénat invite les honorables sénateurs à prendre part à la séance plénière du 15 mai 2025 à 13h 00, dans la salle des conférences internationales du Palais du Peuple. L’ordre du jour comporte deux points : l’examen de deux réquisitoires contre l’Honorable Lingepo Molonga Michel et le Sénateur à vie Kabila Kabange Joseph, » a déclaré Néfertiti Ngudianza Kisula, rapporteure du Sénat.

La RDC, un pays fragile qui a besoin de paix
Francine Muyumba a exprimé ses préoccupations :
« Un tel acte fragilise davantage l’État de droit et accentue les tensions politiques, à un moment où la RDC a un besoin urgent d’unité et de paix. Le gouvernement choisit pourtant d’alimenter les divisions internes au lieu d’y apporter des solutions. Cherchons la paix, la véritable paix et non une politique de deux poids, deux mesures. »
L’actuel chef de l’État congolais, Félix Tshisekedi, avait accusé son prédécesseur d’être derrière la rébellion de l’AFC-M23. Joseph Kabila a nié tout soutien aux rebelles qui ont pris, depuis janvier 2025, les villes de Goma et Bukavu, deux grandes villes de l’est de la RDC.
Le 24 janvier 2019, la RDC avait vécu une transition historique entre Joseph Kabila et Félix Tshisekedi. Pour la première fois après dix-huit ans au pouvoir, Kabila a remis le pouvoir à Tshisekedi, une passation saluée par des millions de Congolais et la communauté internationale.
Félix Tshisekedi, l’opposant de l’UDPS, avait été déclaré vainqueur de la présidentielle du 30 décembre 2018, devenant ainsi le cinquième président de la RDC. Malgré les accords signés entre les deux parties, l’UDPS et son mosaïque ont rompu l’alliance avec le parti de l’ancien président (FCC). Depuis, les tensions se sont accentuées entre les deux camps.