Après plus de deux semaines de suspension, le Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD), formation politique de l’ancien président Joseph Kabila, a annoncé la reprise de ses activités sur l’ensemble du territoire congolais. Cette annonce fait suite à la levée d’office, selon le parti, de la mesure de suspension décrétée le 19 avril 2025 par le Vice-Premier Ministre en charge de l’Intérieur.
Le Bureau politique du PPRD a déclaré dans un communiqué que le parti et ses membres reprendront leurs activités dans le respect de la constitution et des lois de la République. « Le PPRD n’étant ni un mouvement insurrectionnel, ni une milice quelconque, ne saurait être complice d’un mouvement insurrectionnel, » précise le communiqué.
La suspension du PPRD avait été motivée par des accusations de « silence complice » face à « l’agression rwandaise » dans l’Est de la République démocratique du Congo. Le gouvernement congolais avait dénoncé l’attitude jugée « ambiguë » de Joseph Kabila, autorité morale du PPRD, lui reprochant de n’avoir « jamais condamné l’occupation d’une partie du territoire national par l’armée rwandaise et ses supplétifs du M23/AFC. »

Le PPRD conteste ces accusations et argue que la mesure de suspension est désormais caduque, conformément à la loi sur les partis politiques. Le parti souligne que le délai de quinze jours imparti par la loi pour une éventuelle confirmation judiciaire de la suspension est dépassé. « Dès lors, en vertu de l’alinéa 3 de l’article 29 de la loi précitée, le Bureau politique du PPRD prend acte du fait que la mesure injuste de suspension de ses activités prises sur base de fausses accusations par le Vice-Premier Ministre, Ministre en charge de l’Intérieur et de la Sécurité « est levée d’office ». »
Cette reprise d’activité du PPRD intervient dans un contexte politique tendu en RDC, marqué par la persistance des tensions entre l’ancien président Joseph Kabila et le régime de Kinshasa.
L’auditeur général des FARDC a saisi le bureau du sénat pour obtenir la levée des immunités du sénateur à vie Joseph Kabila dans le but d’engager des poursuites judiciaires contre lui.
Joseph Kabila est accusé par le ministre de la Justice de trahison, de crime de guerre et crime contre l’humanité pour son implication présumée dans la guerre d’agression dans l’est de la RDC.