Le président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, s’est engagé ce lundi 29 avril à ramener une paix « véritable et définitive » dans l’Est du pays, alors que la RDC et le Rwanda doivent officiellement signer un accord de normalisation des relations le 2 mai à Luanda. Ce processus est soutenu par les États-Unis qui soutiennent le Qatar et l’Union Africaine, médiateurs dans la crise dans l’est de la RDC.
Lors d’un point de presse conjoint avec son homologue de Guinée-Bissau, Umaro Sissoco Embaló, en visite officielle à Kinshasa, le chef de l’État congolais a salué la récente déclaration de principes signée entre les deux pays comme « un pas dans la bonne direction ». « Je ramènerai la paix, mais la paix véritable et définitive. Après ce que vous êtes en train de voir, il n’y aura plus de problème d’instabilité en RDC, c’est mon vœu et mon serment », a déclaré Félix Tshisekedi.
Le contenu de l’accord attendu le 2 mai n’a pas été dévoilé en détail, mais des sources diplomatiques indiquent qu’il porterait sur le retrait du soutien rwandais aux groupes armés opérant en RDC, notamment le M23, la reconnaissance mutuelle de la souveraineté territoriale, ainsi que la relance des mécanismes de coopération sécuritaire et économique transfrontalière. Ce texte vise à désamorcer les tensions croissantes entre Kinshasa et Kigali après plusieurs mois de conflit armé dans le Nord-Kivu.

Tout en appelant à la prudence, le président Tshisekedi a expliqué qu’il préférait rester discret pour l’instant : « Je me tais par respect pour les partenaires qui ont pris cette initiative, mais le jour où la paix s’installera, ce jour-là, je parlerai. » Ce silence stratégique témoigne de la sensibilité des négociations encore en cours à quelques jours de la signature officielle.
L’annonce de cet accord n’a toutefois pas fait l’unanimité. Plusieurs acteurs politiques de l’opposition congolaise critiquent la démarche, parlant d’un « compromis dangereux » ou d’un « accord de capitulation » face au Rwanda. Ils accusent le gouvernement de négocier dans l’ombre sans consulter les forces vives du pays, alors que des populations continuent de fuir les zones sous contrôle du M23.
Malgré les réserves, Kinshasa mise sur cette dynamique diplomatique pour enclencher une désescalade durable dans l’Est. Pour Tshisekedi, cette paix annoncée n’est pas seulement une promesse politique, mais un engagement personnel : « c’est mon vœu et mon serment », a-t-il insisté, espérant tourner enfin la page de décennies de violences dans cette région meurtrie.