La Cour constitutionnelle de la République Démocratique du Congo a entamé l’instruction de l’affaire Bukanga-Lonzo, impliquant l’ancien Premier ministre Matata Ponyo, ce lundi 14 avril 2025, à Kinshasa. Accusé de détournement de fonds liés à la gestion du parc agro-industriel de Bukanga-Lonzo, Matata Ponyo a soulevé 44 violations présumées de la Constitution, affirmant que le procès est motivé par des considérations politiques.
Lors de l’audience, qui a également vu la présence de Christo Kobler, l’ancien Premier ministre a vigoureusement défendu sa position. « Le procureur Mukolo m’a demandé pardon. Il m’a dit que sa conscience était chargée », a-t-il déclaré avec émotion. Matata a également souligné sa confiance envers le président de la Cour, qu’il a qualifié d’« homme de Dieu », et a affirmé avoir refusé l’exil, persuadé de son innocence.

Malgré les réserves exprimées par la défense, qui a demandé à la Cour de se déclarer incompétente et de juger l’action du ministère public irrecevable, la Cour a décidé de poursuivre l’instruction du dossier. Le professeur Nyabirungu, chef du collectif d’avocats de Matata, a insisté sur le fait que les poursuites étaient injustifiées.
Le procureur général a rappelé que le Sénat avait autorisé les poursuites, affirmant que l’instance actuelle préexistait au statut de député de Matata Ponyo.
L’affaire Bukanga-Lonzo a été renvoyée au 24 avril pour instruction, permettant aux parties prenantes de préparer leurs arguments.