La République démocratique du Congo a commencé, depuis la fin de l’année 2024, l’administration du vaccin R21/Matrix-M aux enfants âgés de 6 à 23 mois dans la province du Kongo-Central.
Selon l’UNICEF, ce vaccin, administré en quatre doses, a déjà permis de réduire de plus de moitié les cas de paludisme et de 22 % les hospitalisations graves chez les enfants.
Dans plusieurs pays africains, les campagnes se multiplient. D’après Gavi, le Togo a déployé le R21/Matrix-M à l’échelle nationale en septembre 2025, tandis que le Mali cible les enfants de 5 à 36 mois. Le Burundi et la Guinée utilisent le RTS,S/AS01 dans le cadre de la vaccination de routine, et la Côte d’Ivoire vaccine les enfants de moins de cinq ans.
L’OMS indique que l’Ouganda a vacciné 1,1 million d’enfants dans le district d’Apac, et que la République centrafricaine a déjà livré plus de 43 000 doses de R21.

Les chercheurs de l’Université d’Oxford précisent que le vaccin R21/Matrix-M protège environ 78 % des enfants sur un an, avec peu d’effets indésirables, tandis que le RTS,S/AS01 demeure un complément essentiel aux mesures préventives classiques telles que les moustiquaires imprégnées et la chimio prévention.
Malgré ces avancées, la logistique, le respect du schéma vaccinal complet, la chaîne du froid et l’adhésion communautaire restent des défis majeurs, alertent les experts de Gavi et de l’OMS.
Ils recommandent d’intégrer ces vaccins dans les programmes de vaccination de routine, tout en renforçant la communication communautaire et en maintenant les mesures préventives traditionnelles.
Cyril Nogier, directeur pays principal de Gavi pour la RDC, souligne que « l’intégration de ce vaccin démontre que les systèmes de santé peuvent déployer des programmes efficaces, même lorsqu’ils font face à d’autres priorités ».
Pour les spécialistes, le déploiement des vaccins antipaludiques marque un tournant décisif dans la lutte contre le paludisme, offrant une opportunité réelle de réduire la mortalité infantile et d’améliorer la couverture sanitaire, notamment dans les zones vulnérables comme le Kivu.

