Les experts des Nations Unies ont indiqué dans leur nouveau rapport paru ce jeudi que les forces armées congolaises continuent de collaborer étroitement avec les Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR).
Tout au long de la période considérée, le gouvernement de la RDC a continué de s’appuyer systématiquement sur les groupes de Wazalendo, notamment les Volontaires pour la défense de la patrie (VDP) et les FDLR, sanctionnés, pour combattre l’AFC/M23 et les RDF sur toutes les lignes de front.
« Les VDP/Wazalendo et les FDLR occupaient principalement la première ligne de défense, avec le soutien des FARDC. Le 31 décembre 2024, les groupes armés et les autorités militaires, sous la direction de l’ancien gouverneur militaire du Nord-Kivu, le général de division Cirimwami, se sont réunis à Goma pour renforcer leur coopération en matière de défense. Le gouvernement de la RDC a ensuite transféré des fonds et des moyens logistiques à ces groupes, en violation du régime de sanctions, » précisent les experts de l’ONU.
En réponse à l’intensification des attaques de l’AFC/M23 à partir de janvier 2025, les VDP/Wazalendo et les FDLR ont intensifié le recrutement de nouveaux combattants, dont des enfants, dans leurs zones d’influence respectives et dans les camps de déplacés. Les nouvelles recrues ont bénéficié d’une formation accélérée pour maintenir leur niveau de vie.
Impact de l’offensive de Goma sur Wazalendo et les FDLR
Des sources internes des AFC/M23, renseignements, FARDC, et sources de la société civile, ainsi que d’ex-combattants et chercheurs, ont indiqué aux experts de l’ONU la réorganisation des FDLR.
« Malgré l’existence du plan conjoint RDC-Rwanda visant à neutraliser les FDLR, les FDLR sont restées un allié clé des FARDC. D’anciens combattants des FDLR ont révélé que les capacités militaires de la rébellion ont été considérablement renforcées grâce à d’importants transferts d’équipement des FARDC. De novembre 2024 jusqu’à la date de la rédaction du rapport, les combattants des FDLR, seuls ou conjointement avec les FARDC, les VDP/Wazalendo et/ou les FDNB, étaient actifs sur les positions de première ligne à Nyiragongo, Rutshuru, Lubero et Masisi et au Sud-Kivu, » expliquent les experts de l’ONU.

« Néanmoins, les avancées territoriales de l’AFC/M23 et des FDLR ont considérablement perturbé la présence et les opérations des FDLR. Les principaux commandants et combattants ont été contraints de se réinstaller dans des localités des territoires de Rutshuru, Masisi et Nyiragongo. Le commandant militaire des FDLR, le « général de division » Pacifique Ntawunguka, alias Omega, et d’autres dirigeants clés, craignant les attaques des FDLR, se sont retirés à proximité du volcan Nyiragongo et à l’intérieur du parc national des Virunga, » ajoute l’ONU.
Conformément à la stratégie des FDLR visant à intégrer les combattants au sein des unités VDP/Wazalendo, les FDLR ont rejoint le CMC-FDP à Bukombo, ainsi que l’APCLS et l’UFDPC à Nyiragongo et dans la périphérie de Goma. Sous la menace constante des FDLR et de l’AFC/M23, les FDLR ont également été contraintes de quitter Mianja et Lukweti, bastions traditionnels des FDLR abritant d’importants centres d’entraînement, où les nouvelles recrues recevaient une formation à l’idéologie anti-rwandaise et aux techniques de combat.
« Après une courte pause permettant une réorganisation, fin janvier-début février, les combattants des FDLR ont repris les opérations militaires contre l’AFC/M23 et les FDLR. Le 1er mars 2025, l’AFC/M23 a remis plusieurs prisonniers des FDLR au gouvernement rwandais, dont le commandant de haut rang, le « général de brigade » Ezechiel Gakwerere, » expliquent les experts de l’ONU.
Selon l’AFC/M23, ces individus ont été arrêtés lors de leur raid sur Goma. La plupart, y compris Gakwerere, ont été arrêtés lors d’opérations armées ciblant des hôpitaux.