L’organisation mondiale de la swahiliphonie, Uswahili, a tenu une conférence de presse à Goma, dans la province du Nord-Kivu, où elle a dénoncé la stigmatisation et la marginalisation des populations swahilophones en République démocratique du Congo.
Henry Musa Kitoko, coordonnateur national, a évoqué un climat de discrimination systématique, aggravé depuis l’arrivée au pouvoir du président Félix-Antoine Tshisekedi. Selon lui, les leaders swahiliphones subissent un traitement différencié, souvent écartés des responsabilités publiques en raison de leur origine ou de leur langue.
« Être swahiliphone est devenu une faute, notamment à Kinshasa, où beaucoup sont injustement qualifiés de Rwandais », a-t-il affirmé.
Créée il y a 14 ans, Uswahili se présente comme une organisation de promotion du swahili comme langue d’unité nationale. Plus de 200 millions de personnes parlent cette langue à travers le monde, notamment dans 11 pays francophones et plusieurs provinces de la RDC.

« Notre combat vise la cohésion nationale et la lutte contre les antivaleurs. Nous avons organisé de nombreuses conférences dans ce sens », a-t-il précisé.
Concernant les liens supposés entre Uswahili et des mouvements armés comme le M23-AFC, il a reconnu des revendications communes en matière de reconnaissance et de justice, tout en affirmant que les deux structures agissent de manière indépendante.
Enfin, l’organisation a demandé au gouvernement congolais et au président Félix Tshisekedi des excuses officielles pour les accusations portées contre les Swahiliphones, appelant à un rétablissement de leur dignité et de leur inclusion dans les institutions.