Dans une déclaration conjointe publiée le 2 juin 2025, les pays donateurs de la RDC, dont les États-Unis, le Canada, la France, la Belgique et l’Allemagne, ont tiré la sonnette d’alarme sur la situation humanitaire et sécuritaire dans l’Est de la République démocratique du Congo. La persistance des violences, aggravée par les obstacles imposés aux acteurs humanitaires, constitue une menace directe pour des millions de civils.
« Nous demeurons profondément préoccupés par les difficultés croissantes rencontrées par les acteurs humanitaires, tant nationaux qu’internationaux », peut-on lire dans cette déclaration, qui pointe du doigt les pratiques illégales du groupe armé M23.
Les signataires dénoncent les entraves à l’action humanitaire, notamment l’imposition illégale de « taxes » et de « droits de douane » par le M23, avec l’appui présumé des Forces de Défense Rwandaises (RDF). En conséquence, les pays donateurs appellent toutes les parties, y compris le gouvernement congolais, à garantir un accès libre et sécurisé à l’aide humanitaire. « Il est impératif de garantir un accès humanitaire sans entrave », insistent-ils.

La déclaration salue toutefois certaines avancées diplomatiques, notamment la signature de principes entre la RDC, le Rwanda et le M23/AFC en vue d’une trêve et d’un dialogue politique. L’implication du président togolais Faure Gnassingbé, mandaté par l’Union africaine pour faciliter les négociations, est également saluée. Les donateurs appellent à « une coordination accrue entre les organisations régionales et la communauté internationale » afin de soutenir ces initiatives régionales de paix.
La Résolution 2773 (2025) du Conseil de sécurité de l’ONU est rappelée, avec une exigence claire : le retrait des forces étrangères non invitées, en particulier les RDF, du territoire congolais. Les donateurs insistent sur le fait que seule une solution politique inclusive permettra de mettre fin à la crise et de répondre durablement aux souffrances des populations civiles.
Ils réitèrent leur engagement à soutenir le peuple congolais et à protéger l’espace humanitaire. « Nous réaffirmons notre soutien indéfectible à une action humanitaire fondée sur les principes humanitaires universels », concluent les signataires, appelant à des actions concrètes et coordonnées pour rétablir la paix et la dignité humaine dans l’Est du pays.