Face à l’aggravation de la crise humanitaire dans l’Est de la République Démocratique du Congo, Médecins Sans Frontières (MSF) a intensifié son intervention dans les villes d’Uvira et Kamanyola, touchées par des affrontements entre l’armée congolaise (FARDC) et le groupe armé M23/AFC.
Depuis mars, plus de 7 500 consultations médicales gratuites ont été réalisées en huit semaines à Kamanyola, dont près de 40 % chez des enfants de moins de cinq ans, principalement pour des cas de paludisme, d’infections respiratoires et de diarrhées. À Uvira, MSF a pris en charge plus de 400 blessés de guerre et 800 cas de choléra, en partenariat avec le ministère de la Santé.
« Nous avons tout perdu. Nos champs sont envahis par des hommes armés, et nous n’avons plus accès aux soins », déplore Vianney, un déplacé de Kamanyola, cité dans un communiqué de MSF.
La ligne de front, établie à Katogota, coupe l’axe Bukavu-Uvira et isole les communautés, rendant l’accès humanitaire quasi impossible.

Pour y faire face, MSF a adapté sa logistique en traversant d’autres pays pour acheminer les secours médicaux.
« La situation sanitaire, déjà précaire, est devenue dramatique. Le retrait des autres acteurs humanitaires, combiné aux difficultés d’accès, aggrave la crise », alerte Olivier Pennec, chef des programmes MSF au Sud-Kivu.
Outre les soins médicaux, MSF a réhabilité plusieurs structures de santé, réapprovisionné les centres en médicaments, distribué plus de 14 000 m³ d’eau potable et lancé des opérations d’assainissement pour freiner la propagation des maladies.
Dans cette région ravagée par la guerre, MSF demeure l’un des derniers acteurs humanitaires présents sur le terrain.