La Première ministre de la République Démocratique du Congo, Judith Suminwa Tuluka, a interdit à son gouvernement le recours abusif à la procédure de gré à gré dans l’attribution des marchés publics, insistant sur le strict respect des règles de passation conformément à la législation en vigueur.
« En mes qualités de garante de la correcte application de la réglementation en matière de marchés publics et d’Autorité approbatrice, je décide de prendre les mesures conservatoires ci-après », a déclaré la cheffe du gouvernement dans une note adressée à ses ministres.
Parmi ces mesures, Judith Suminwa exige que « les autorités contractantes doivent systématiquement me transmettre, pour information, une copie de leurs dossiers de demande d’autorisation spéciale pour le recours à la procédure de gré à gré concernant les contrats de marchés publics dont le montant dépasse le seuil d’appel d’offres international. »
Cette décision vise à restaurer la transparence et la rigueur dans la gestion des fonds publics, à un moment où la population congolaise exige plus de redevabilité dans la gouvernance.

« Il ne s’agit pas de bloquer l’action du gouvernement, mais de prévenir les dérives qui ont trop souvent entaché la crédibilité de nos institutions », a confié un conseiller proche de la Primature sous couvert d’anonymat.
La Première ministre appelle ainsi tous les membres de son cabinet et les responsables des entités publiques à se conformer strictement à ces nouvelles directives.
« La transparence dans la passation des marchés publics n’est pas une option. C’est une obligation républicaine », martèle Judith Suminwa.
Cette mise en garde intervient alors que plusieurs rapports d’ONG et d’institutions de contrôle ont récemment pointé des irrégularités dans certains contrats conclus sans appel d’offres. Constant Mutamba, ministre de la Justice, attend la levée des immunités par l’Assemblée nationale pour avoir été accusé par le procureur de la Cour de cassation de détourner 39 millions de dollars américains.