La Cour de cassation a demandé à l’Assemblée nationale la levée des immunités du ministre de la Justice, Constant Mutamba, soupçonné de détournement de 39 millions de dollars destinés à la construction de la prison de Kisangani. Une commission parlementaire a été constituée pour auditionner le ministre, surnommé par certains le « réparateur de la justice ».
Cette nouvelle secoue la scène politique congolaise et suscite de vives réactions.
Invité dans l’émission Décryptage sur Kivu Morning Post, Lumumba Kambere, membre du parti de l’opposition Ensemble pour la République, n’a pas mâché ses mots : « Le pouvoir commence à manger ses petits. Le navire est en train de couler, et Félix Tshisekedi ne veut pas partir seul. » Il fustige l’opacité dans la gestion des fonds publics et s’interroge : « C’est anormal qu’il y ait passation de marché sans que le ministre des Finances ne soit au courant. Comment l’argent a-t-il été décaissé sans que le ministre ne soit informé ? C’est tout un gouvernement qui est en difficulté. »

Sur les réseaux sociaux, la réaction de la société civile a été immédiate. Jean-Claude Katende, défenseur des droits humains, a exprimé sa prudence sur son compte X : « Dossier Ministre Mutamba : j’invite toute la nation à être vigilante. Si le ministre a détourné l’argent public, qu’il soit poursuivi. Mais si ce sont des allégations montées contre lui par des politiciens, nous devons lui apporter notre soutien. Gardons les yeux ouverts, car la justice est rendue en notre nom. »
Pour rappel, en novembre 2024, le ministre Mutamba avait ordonné une enquête sur des accusations de corruption visant le procureur général près la cour de cassation Mvonde, soupçonné d’avoir acquis un immeuble à Bruxelles. En mai 2025, c’est Mvonde qui sollicite l’autorisation de poursuites contre Mutamba, dans le cadre de l’affaire du détournement présumé des 39 millions USD.