Le Sénat de la RDC va examiner le réquisitoire contre le sénateur à vie Joseph Kabila ce jeudi 15 mai 2025. Les sénateurs devront décider de la levée des immunités de l’ancien chef de l’État, accusé de conivence avec la rébellion de l’AFC-M23. Les réactions fusent au sein de la classe politique congolaise. Ce jeudi, sur son compte X, Lubaya Claudel André a dénoncé ce qu’il qualifie d’arbitraire d’État.
Pour lui, le président Félix Antoine Tshisekedi s’apprête, par son Sénat « godillot interposé », à franchir un cap que ses prédécesseurs n’avaient pas atteint.
“Ni Mobutu ni Kabila père, ni Kabila fils n’ont été aussi loin. Éclaboussé par ses échecs politiques et les scandales récemment dénoncés, Félix Tshisekedi veut détourner l’attention en ordonnant la levée des immunités de Joseph Kabila, en violation des articles 104 de la Constitution et 3 et 8 de la loi sur le statut des anciens Présidents.”
À travers sa publication, Lubaya exhorte le Président à renoncer à ce projet et invite tous les membres du Sénat à respecter strictement la Constitution.
“J’appelle le président Tshisekedi à ne pas céder à la tentation, à renoncer à son projet. J’invite les sénateurs à respecter la Constitution et à faire preuve de sagesse en rejetant la requête du gouvernement pour préserver la paix sociale, essentielle en cette période difficile.”

Lubaya pense que la décision du Gouvernement de dissoudre le PPRD et le MLP viole les articles 6 et 8 de la Constitution ainsi que les articles 5 et 6 de la loi sur le statut de l’opposition politique.
Il s’agit d’un précédent fâcheux, qui menace le consensus établi lors du dialogue inter-congolais pour libéraliser la vie politique et associative.
“Les articles 6, 21 a et b, 29 et 30 de la loi sur les partis politiques montrent qu’il est inapproprié de demander à un parti d’assumer la responsabilité des actes isolés de ses membres.”
Pour lui, la dissolution de ces partis franchit une ligne rouge, celle de la criminalisation de la pensée libre et de la contestation légitime, comme l’indique l’article 64 de la Constitution. Cela prépare l’opinion à des répressions, justifiées par une terminologie guerrière.
“La décision de dissoudre des partis politiques constitue une remise en cause du régime démocratique et montre que Félix Tshisekedi, n’ayant pas réussi à modifier la Constitution, gouverne par sa seule volonté dans une anarchie totale.”
La décision du Sénat est attendue dans un climat politique tendu entre le régime de Félix Tshisekedi et les opposants, dont la plupart sont en exil. Parmi eux, Moïse Katumbi dénonce une forte répression de l’opposition, y compris la privation du renouvellement de son passeport.