Plusieurs figures majeures de l’opposition congolaise ont signé une lettre ouverte le 8 mai 2025 pour dénoncer ce qu’elles considèrent comme une « persécution politique flagrante ». Parmi les signataires figurent Moïse Katumbi, Zoé Kabila, Richard Muyej, Élisée Munembwe, Olivier Kamitatu, Catherine Mujing Yav et Jean-Paul Segihobe, qui accusent les autorités de refuser le renouvellement de leurs passeports pour étouffer toute voix critique. « Cette décision traduit une volonté manifeste de bâillonner l’opposition et de fragiliser notre lutte », peut-on lire dans la lettre.
Les opposants rappellent que la liberté de circulation est un droit fondamental garanti par la Constitution congolaise. « Le gouvernement foule aux pieds ces principes, utilisant le passeport comme un instrument de chantage politique », dénoncent-ils. Selon eux, cette situation dépasse le cadre administratif habituel et traduit une « offensive ciblée contre nos libertés fondamentales », mettant en cause le respect de l’État de droit en RDC.
Ils soulignent que ces pratiques constituent également une violation des engagements internationaux de la République démocratique du Congo. Ils s’appuient sur la Déclaration universelle des droits de l’homme, qui stipule en son article 13 que « toute personne a le droit de quitter tout pays, y compris le sien, et d’y revenir ». La Charte africaine des droits de l’homme et des peuples garantit cette même liberté dans son article 12. « Refuser des passeports à des citoyens est une violation pure et simple de ces instruments juridiques », alertent-ils.

Face à ce qu’ils qualifient de dérive autoritaire, les leaders politiques appellent la communauté internationale à agir. Ils exigent « la levée immédiate des blocages administratifs » et plaident pour des sanctions individuelles contre les responsables si la situation perdure. Ils sollicitent également l’attention d’organisations telles qu’Amnesty International et Human Rights Watch pour documenter ces violations et amplifier la pression internationale.
Malgré ces entraves, les signataires affirment leur détermination à poursuivre le combat pour les droits et les libertés. « Aucune intimidation ne viendra à bout de notre engagement », martèlent-ils, avant de conclure : « La défense des droits humains en RDC est un combat collectif, car toute atteinte ici menace l’ensemble des libertés partout ailleurs. »
Cette lettre conjointe intervient dans un contexte tendu entre l’opposition et le pouvoir en place. Les propriétés de Moïse Katumbi font l’objet de perquisitions par les services de renseignements, alors que l’auditeur général des FARDC a demandé au Sénat de lever les immunités de Joseph Kabila pour qu’il soit poursuivi pour son implication présumée dans la guerre menée par l’AFC-M23 dans l’est de la RDC.