Le mouvement citoyen FILIMBI a, dans une déclaration ce lundi 28 avril 2025, affiché sa ferme opposition à des potentiels nouveaux accords permettant le mixage des groupes armés dans l’armée congolaise.
Selon FILIMBI, depuis plus de trois décennies, l’Est de la République Démocratique du Congo est ravagé par des conflits armés récurrents, sapant l’autorité de l’État et la stabilité des institutions.
Le 25 avril, les autorités congolaises et celles de l’AFC-M23 ont signé une déclaration commune de trêve, pouvant permettre un cessez-le-feu en prélude au dialogue entre les deux parties sous l’égide de Doha. Un pas qui a été salué par des puissances occidentales, dont les USA, la France et la Belgique.
Cependant, FILIMBI exprime ses vives inquiétudes quant aux concessions qui pourraient être faites sous la pression internationale, notamment des États-Unis et du Qatar, et insiste sur la nécessité de protéger la souveraineté nationale.
FILIMBI rappelle que la réconciliation ne saurait être bâtie au prix de la justice et de la dignité du peuple congolais. « Chaque tentative de réconciliation avec les groupes armés, menée sans justice ni réforme profonde, a contribué à affaiblir nos institutions », souligne le mouvement. Pour rompre avec ce « cycle infernal », FILIMBI énonce plusieurs lignes rouges claires, notamment le refus du mixage des groupes armés dans l’armée nationale, la fin de toute amnistie pour les crimes graves et le rejet de toute reconnaissance politique du M23.

Parmi les exigences prioritaires, la justice pour les victimes des atrocités figure en tête. FILIMBI insiste sur l’importance de poursuivre les auteurs de crimes contre l’humanité et de viols massifs. « À défaut de sanction, l’impunité prépare inévitablement les violences futures », affirme-t-il. Le mouvement avertit que sacrifier la vérité et la justice au nom d’une paix rapide serait une erreur fatale pour l’avenir du pays.
En outre, la souveraineté nationale est posée comme une valeur non négociable. Le mouvement citoyen dénonce l’occupation militaire de Bunagana, Goma et Bukavu par le M23 « avec l’appui du Rwanda et de l’Ouganda » est comme une atteinte grave à l’intégrité territoriale congolaise. FILIMBI appelle à la mobilisation citoyenne et exige que tout processus de paix implique véritablement la société civile pour éviter les échecs du passé, comme celui du processus de Nairobi en 2022.
Il invite tous les Congolais à « exiger le respect de notre souveraineté, de la justice et de la dignité de notre peuple », et à refuser toute solution imposée qui ne tienne pas compte des aspirations profondes du peuple meurtri par des décennies de violences.