Alors que la République Démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda s’apprêtent à matérialiser un avant-projet d’accord de paix d’ici le 2 mai, l’opposition congolaise critique la démarche politique de Kinshasa pour résoudre la crise sécuritaire dans l’est du pays.
Le 27 avril, les ministres des Affaires étrangères de la RDC et du Rwanda ont signé une déclaration en présence du secrétariat d’État américain, marquant un tournant dans les relations entre les deux nations. Cependant, cette initiative a suscité des réactions vives au sein de l’opposition. Prince Epenge, porte-parole de la plateforme de l’opposition Lamuka, a accusé le président Félix Tshisekedi de céder des minerais congolais aux États-Unis pour obtenir une solution diplomatique à la guerre, après des revers militaires importants.
Epenge a exprimé des inquiétudes profondes quant à la gestion du pays par Tshisekedi, affirmant qu’il tente de maintenir le pouvoir avec l’aide du Rwanda et des États-Unis. Il a appelé la population à se mobiliser contre ce qu’il considère comme une compromission inacceptable.

« L’histoire retiendra que pour survivre politiquement, Félix Tshilombo a accepté d’hypothéquer les minerais, les parcs, les lacs, les gaz, l’or et les terres du Congo, tout cela en 6 ans d’un pouvoir mal acquis. Accord et dialogue pour la paix, oui, mais la cogestion du Congo, non. Kagame obtient dans l’accord de Washington ce qu’il n’a pas pu obtenir par les armes au front : toutes les sociétés américaines qui viendront s’installeront au Rwanda, où elles vont créer des emplois, et la RDC sera un gros trou d’où l’on extraira les matières premières ! Le peuple doit se lever, car le Congo, terre d’avenir, est menacé », a-t-il déclaré.
Cette réaction intervient dans un contexte tendu de conflit entre l’opposition et le pouvoir en place, notamment sur la gestion de la crise sécuritaire. Des figures de l’opposition, telles que Martin Fayulu et Joseph Kabila, soutiennent un pacte social pour la paix. Cette initiative, portée par l’Église du Christ au Congo (ECC) et la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO), vise à trouver des solutions internes à la crise sans recourir à l’intervention des puissances occidentales, perçues comme tirant profit du conflit dans l’est de la RDC.
La semaine dernière, la ministre des Affaires étrangères, Thérèse KAYIKWAMBA Wagner, et son homologue rwandais, Olivier NDUHUNGIREHE, ont signé aux côtés du secrétaire d’État américain un accord de principe. Un geste salué par le président américain Donald Trump. Le 02 mai 2025, le Rwanda et la RDC sont censés signer un accord historique qui donnera un chemin vers la paix dans l’est de la RDC et dans la région.