La société civile du Nord-Kivu estime que la prolongation de la trêve humanitaire entre le gouvernement de la République Démocratique du Congo et les rebelles du M23, soutenus par Kigali, est une distraction totale et une solution hypocrite qui se moque de la souffrance de la population congolaise.
Placide Nzilamba, secrétaire technique de la société civile du Nord-Kivu, appelle le gouvernement congolais à ne pas croire en cette mesure et à engager des opérations militaires bien musclées pour récupérer toutes les entités sous l’emprise de l’ennemi.
« À notre niveau, c’est une mesure hypocrite et une moquerie de la souffrance de la population. Prolonger la trêve, c’est prolonger la souffrance des Congolais. Les États-Unis doivent être francs avec cette guerre et sanctionner le Rwanda pour avoir mené la guerre sur le territoire congolais et tué des Congolais. Deuxièmement, ils doivent demander au Rwanda de retirer tous ses militaires, et si le Rwanda s’entête, infliger des sanctions économiques pour lui faire comprendre la pertinence de la paix dans la région au lieu de se concentrer sur des histoires de trêve, ce qui est une distraction. Les autorités congolaises ne devraient pas respecter cette trêve, » a-t-il déclaré.
Il poursuit en soulignant que seule l’armée rwandaise tire avantage de ces trêves, car les autorités congolaises se lient parfois à des mesures qui les empêchent d’agir.

La société civile souligne que pendant la première trêve de 15 jours, il n’y a pas eu d’aide humanitaire. Il y a des déplacés qui, depuis plus de trois mois, sont dans les camps sans manger. Dans la partie nord de la province, aucune ONG n’est parvenue à donner de l’aide humanitaire. Du côté de l’ennemi, celui-ci a continué de conquérir des espaces dans le territoire de Masisi, ce qui montre que c’est une distraction.
La société civile demande au gouvernement congolais de quitter cette trêve et d’engager des opérations militaires bien musclées pour récupérer toutes les entités sous l’emprise de l’ennemi et les consolider le plus longtemps possible, permettant ainsi à la population déplacée de rentrer chez elle et de reprendre librement ses activités agricoles.
Dans un communiqué rendu public mercredi 17 juillet 2024, le Département d’État américain a salué cette nouvelle prolongation et invite les différents acteurs de la région au respect de cette mesure, dont l’objectif est de « faire taire les armes, permettre le retour volontaire des personnes déplacées et fournir au personnel humanitaire un accès sans entrave aux populations vulnérables » dans l’Est de la République Démocratique du Congo.