L’Organisation non gouvernementale Fondation Bill Clinton pour la Paix (FBCP) s’est dite « profondément préoccupée » par les récentes arrestations de plusieurs officiers supérieurs des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), dont les généraux Pacifique Masunzu et Bwange Safari, interpellés à Kisangani avant d’être transférés à Kinshasa.
Dans un communiqué publié lundi 3 novembre, la FBCP affirme que ces arrestations sont intervenues alors que le chef d’état-major général des FARDC, le général Jules Banza, se trouvait également à Kisangani. Selon les informations recueillies par l’ONG, les deux officiers seraient soupçonnés d’être responsables de la chute récente de Nzibira, une localité passée sous le contrôle du mouvement rebelle AFC/M23.
La FBCP indique également avoir été informée de l’arrestation, quelques jours plus tôt, du général Éric Rohimbere, pour des accusations similaires de « complicité avec l’ennemi ».

« Nous plaidons pour que les généraux arrêtés soient présentés devant leurs juges naturels afin qu’ils puissent se défendre conformément à la législation militaire en vigueur », déclare la FBCP, qui dénonce par ailleurs la détention prolongée et sans procès de nombreux officiers et militaires dans les prisons de Ndolo et de Makala, ainsi que dans des cachots non reconnus par la loi.
L’organisation appelle les autorités politiques, administratives, judiciaires et militaires au respect strict de la Constitution du 18 février 2006, rappelant que l’État de droit repose sur une justice indépendante et équitable.
« Voici la justice et l’État de droit recherchés et souhaités par tous », conclut le communiqué signé par Emmanuel Adu Cole, président de la Fondation Bill Clinton pour la Paix.
Les arrestations de hauts gradés des FARDC interviennent dans un climat de tension croissante à l’est du pays, où les affrontements se poursuivent entre l’armée congolaise et les rebelles du M23/AFC. La chute de plusieurs localités stratégiques dans les territoires du Nord-Kivu et du Sud-Kivu a ravivé les débats autour de la responsabilité de la hiérarchie militaire dans la gestion du conflit.

