Le gouvernement congolais a demandé au gouverneur déchu de la Tshopo, Paulin Lendongolia, de céder l’intérim à son vice-gouverneur, le temps que la Cour constitutionnelle statue sur son recours. La mesure vise à éviter tout blocage dans le fonctionnement de l’exécutif provincial.
Dans un télégramme officiel daté du 4 novembre 2025, le vice-Premier ministre en charge de l’Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires coutumières, Jacques Shabani Lukoo Bihango, instruit M. Lendongolia de confier la direction intérimaire de la province à son adjoint :
« Vous saluer et vous enjoindre de confier l’intérim de la province au vice-gouverneur, jusqu’à la suite de votre recours devant la justice, ceci pour éviter le blocage du fonctionnement de l’exécutif provincial », peut-on lire dans le message officiel.
Le 27 octobre, les députés provinciaux de la Tshopo ont voté la déchéance de Paulin Lendongolia à l’issue d’une séance plénière houleuse. Sur les 29 députés que compte l’Assemblée provinciale, les 18 présents ont voté à l’unanimité pour sa destitution, l’accusant de mauvaise gestion et de détournement des ressources publiques.

Quelques jours plus tard, lors d’une plénière tenue le 31 octobre, les élus provinciaux ont décidé de saisir la justice pour poursuivre l’ancien gouverneur, qu’ils accusent d’avoir perçu indûment près de 100 000 dollars de recettes provinciales destinées à l’Office congolais de contrôle (OCC).
L’affaire a été portée devant la Cour de cassation, tandis que M. Lendongolia, contestant la légalité de sa déchéance, a introduit un recours en annulation devant la Cour constitutionnelle.
En attendant l’issue de la procédure, le gouvernement central tente d’assurer la continuité administrative à Kisangani, où la tension politique demeure palpable.
La Tshopo s’ajoute à la longue liste de provinces congolaises secouées par des crises politiques entre gouverneurs et assemblées provinciales. Ces tensions, souvent liées à des accusations de gestion opaque, ont conduit ces dernières années à plusieurs destitutions suivies d’interventions de Kinshasa pour préserver la stabilité institutionnelle.

