L’Alliance Fleuve Congo (AFC/M23) accuse le régime de Kinshasa d’avoir relancé les hostilités dans l’Est de la République démocratique du Congo à travers une série de bombardements menés les 21 et 22 octobre sur les localités de Nyarushyamba (Masisi), Kashebere (Walikale) et leurs environs.
Lors d’une conférence de presse tenue ce jeudi à Goma, le coordonnateur de l’AFC/M23, Corneille Nangaa, a dénoncé « une campagne belliciste » du pouvoir de Kinshasa, affirmant que ces attaques, menées à l’aide de drones de combat, visent délibérément les civils et constituent « une violation flagrante du cessez-le-feu et du processus de paix de Doha ».
« Le régime de Kinshasa a choisi la voie des armes. Il ordonne des bombardements ciblant les villages, les femmes et les enfants. Les infrastructures, comme le pont de Twangiza, deviennent des cibles militaires. Nous ne resterons pas les bras croisés face à ces crimes », a déclaré Corneille Nangaa.
De son côté, Bertrand Bisimwa, coordonnateur adjoint en charge de la diplomatie de l’AFC/M23, a exprimé son scepticisme quant à l’utilité du processus de Doha, estimant qu’il n’a « aucun impact concret sur la vie de la population ».

« Si Doha ne peut garantir la résolution des causes profondes du conflit, nous devons nous poser la question de sa pertinence. À partir d’aujourd’hui, nous répondrons coup pour coup afin d’imposer la paix », a-t-il averti.
Les deux dirigeants ont également dénoncé le blocus imposé, selon eux, par la coalition FARDC–FDLR–Wazalendo–Forces de défense du Burundi dans la zone de Minembwe, entraînant famine et déplacements massifs de civils.
L’AFC/M23 appelle les médiateurs régionaux et internationaux à « tirer toutes les conséquences » de ce qu’elle qualifie de « crise provoquée par le régime de Kinshasa » et affirme demeurer « déterminée à défendre les populations civiles et à restaurer une paix durable dans l’est du pays ».
Cette déclaration du leadership de l’AFC-M23 fait suite aux bombardements des drones CH-4 des FARDC sur plusieurs de ses positions au Nord-Kivu et Sud-Kivu, dans l’est de la RDC.

