Alors que la RDC et le Rwanda s’apprêtent à signer un accord de paix mi-juin 2025 sous les auspices de Washington, l’organisation de défense des droits humains, Human Rights Watch, plaide pour la justice en faveur des victimes des crimes commis dans le conflit armé dans l’est de la RDC, où le Rwanda est impliqué selon les experts de l’ONU.
Dans un communiqué rendu public le 8 mai 2025, Human Rights Watch a exigé des poursuites contre les auteurs de crimes de guerre en RDC.
L’ONG souligne que la justice est vitale pour une paix durable dans la région des Grands Lacs en Afrique. Pour elle, il est essentiel que les pourparlers de paix incluent l’obligation de rendre des comptes pour les violations graves.
“Les efforts déployés par les États-Unis pour mettre fin au conflit armé dans la région semblent ignorer un facteur clé des hostilités : l’incapacité historique des autorités à punir les responsables des atrocités dans l’est de la République démocratique du Congo.”
Selon cette organisation, tout accord de paix pour la RDC devrait soutenir les efforts visant à rendre justice aux victimes des crimes commis au cours de ce conflit, ainsi que ceux des décennies précédentes.
Pour l’ONG, si les engagements entre la RDC et le Rwanda sont sincères, cela pourrait constituer une étape importante, étant donné que les États soutenant les groupes armés responsables d’exactions facilitent la commission de crimes de guerre.
Le conseiller spécial pour l’Afrique à la Maison Blanche, Massad Boulos, a précisé que tout accord de paix sera accompagné d’un accord sur les minerais, permettant aux entreprises américaines et multinationales d’investir dans les mines et les projets d’infrastructure congolais.

Étant donné que la concurrence pour les ressources entraîne des violations des droits humains dans les régions riches en minerais de la RDC, il est impératif de prendre en compte le lien entre les conflits, les abus, la corruption et l’exploitation des ressources.
Cependant, la question de la responsabilité des exactions commises en RDC et des réponses à y apporter n’a pas été abordée dans les négociations de paix.
“Les forces armées rwandaises et congolaises ont commis de nombreuses exactions dans l’est de la RDC et ont soutenu des groupes armés responsables de meurtres, viols et pillages. Les engagements à cesser ce soutien militaire ne semblent pas se concrétiser, et personne n’a encore été traduit en justice pour avoir fourni un tel soutien.”
Human Rights Watch plaide pour le soutien à toutes les initiatives visant à rendre justice aux victimes des crimes en RDC.
“Les victimes congolaises et leurs familles, les activistes, les responsables religieux et les praticiens de la justice continuent de réclamer la fin des abus. Ils demandent également justice. Les efforts nationaux de justice, gravement entravés par la crise actuelle, ainsi que la réactivation des enquêtes de la Cour pénale internationale en RDC, ont besoin d’un soutien fort et cohérent.”
Cet appel de Human Rights Watch intervient dans un contexte de tensions armées dans l’est de la RDC, où les combattants de l’AFC-M23 poursuivent des combats contre les Wazalendo soutenus par les FARDC, en dépit de l’appel au cessez-le-feu. Cette situation est à la base de plusieurs violations des droits humains dans les zones de conflit.