Dans un communiqué de presse publié mardi 18 mars 2025, le gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) a accueilli chaleureusement les sanctions imposées par l’Union européenne à l’Office rwandais des mines, du pétrole et du gaz, ainsi qu’à la raffinerie de Gasabo.
Les autorités congolaises appellent à des actions supplémentaires, notamment un embargo sur les minerais extraits illégalement en RDC et une suspension de la contribution rwandaise aux forces de maintien de la paix des Nations Unies. Selon Kinshasa, ces mesures visent à garantir une plus grande transparence sur les transferts d’armes vers le Rwanda.
« Ces sanctions constituent la première étape dans la lutte contre le pillage des richesses minières de la RDC par le Rwanda. »
Kinshasa a exprimé son approbation concernant les nouvelles sanctions de l’Union européenne visant certains gradés des forces rwandaises de défense (RDF), des entités économiques et des membres de la rébellion M23. Ces sanctions incluent une interdiction de voyage dans l’UE et un gel des avoirs de ces personnalités et entités dans l’espace Schengen.
Parmi les personnes sanctionnées, on trouve Bertrand Bisimwa, coordonnateur adjoint de l’AFC-M23. Le gouvernement congolais considère ces mesures comme un moyen de renforcer la responsabilité du Rwanda dans la crise sécuritaire à l’est de la RDC.

« En effet, les troupes rwandaises ont délibérément violé l’intégrité de la RDC et sa souveraineté. Elles sont responsables de la mort de 8 500 civils et d’autres crimes de guerre, notamment les attaques sur les hôpitaux, le kidnapping d’enfants, l’exécution sommaire et les violences sexuelles », mentionne le communiqué.
Le gouvernement souligne que l’adoption de mesures plus robustes pourrait faciliter le retrait immédiat et sans conditions des troupes rwandaises, conformément à la résolution 2773 du Conseil de sécurité. Toutefois, Kinshasa réaffirme sa volonté de trouver une voie diplomatique de sortie de crise.
« La RDC reste résolument engagée dans le processus diplomatique en cours afin de parvenir à un règlement durable et pacifique du conflit, tel que le recommande la résolution 2773 du Conseil de sécurité de l’ONU », conclut le communiqué.
Pendant ce temps, sur le terrain, les affrontements se poursuivent entre le M23 et les FARDC dans le territoire de Walikale au Nord-Kivu. La rébellion s’est retirée du dialogue direct avec Kinshasa prévu ce 18 mars à Luanda sous la facilitation du président angolais. Le M23 désapprouve les sanctions infligées à ses membres en plein processus de négociation, rendant le dialogue impossible, et accuse parallèlement les FARDC de continuer à bombarder des zones peuplées de civils ainsi que ses positions.