Le chef de la chefferie de Bandaka, en territoire de Mambasa, situé à plus de 160 km de la ville de Bunia, en Ituri, déplore le manque d’effectifs conséquents des militaires FARDC et des policiers dans sa chefferie. Dans une interview à Kivumorningpost le 3 août, Christian Alamisi affirme que la plupart des militaires sont déployés dans les carrières minières aux côtés de Chinois pour assurer leur sécurité, au mépris de la population locale.
L’autorité coutumière de la chefferie de Bandaka regrette que cette situation puisse engendrer de l’insécurité pour la population face à l’activisme de certains groupes armés dans la zone.
« Nous avons le problème d’un groupe armé qui ravage toujours notre chefferie. Ces miliciens sont souvent dans la brousse pour piller des sites miniers de Pk51 à Pk25. Il y a des massacres qui s’y produisent, y compris des cas de viols. Nous n’avons pas l’effectif militaire, mais si vous arrivez dans les bases des Chinois, là où ils exploitent de l’or, vous trouverez un bon nombre de militaires et de policiers. On se demande seulement s’il faut protéger les gens qui exploitent l’or en laissant l’agglomération où se trouve la population ? », s’interroge Christian Alamisi.

La question de la présence des militaires dans les zones d’exploitation minière continue de susciter des inquiétudes. Le chef des travaux Lolo Wathum, enseignant à la faculté de droit à l’université de Bunia et expert en mines, affirme que cette pratique est juridiquement interdite par la loi congolaise. Il constate que cette situation affecte négativement les opérations militaires contre les groupes armés.
« Envoyer des militaires dans les carrières a des conséquences sur le plan opérationnel, parce qu’on n’aura pas assez d’effectifs. Habituer un militaire à l’exploitation minière désoriente sa mission. On doit faire sortir tous les militaires qui sont dans des carrières pour qu’ils rentrent dans leurs unités et mènent les opérations militaires, » a déploré ce cadre universitaire.
Tous nos efforts pour obtenir la réaction de l’armée sont restés vains.
Notons que plusieurs rapports d’organisations non gouvernementales ont déjà relevé la présence des éléments FARDC dans des carrières minières, notamment en territoires de Djugu et Mambasa, zones en proie à des conflits armés depuis des décennies.

