Alors que le président angolais s’est désengagé en tant que médiateur du processus de Luanda, le président Félix Tshisekedi Tshilombo a effectué le 26 mars un déplacement à Luanda pour une rencontre avec João Lourenço. Cette visite intervient dans un contexte de tensions persistantes dans l’est de la République Démocratique du Congo (RDC), soulignant l’importance des relations entre les deux nations.
Le président Tshisekedi a rendu hommage à Lourenço, affirmant qu’en sa qualité de Président de l’UA, le président angolais continuera de travailler pour la paix dans l’est de la RDC. Il a salué le travail de médiateur du président angolais pour « un processus délicat ».
Les deux chefs d’État ont convenu de maintenir une concertation et des consultations régulières, comme l’a déclaré Tête Antonio, ministre angolais des Affaires étrangères.
Patrick Muyaya, porte-parole du gouvernement congolais, a également abordé les efforts diplomatiques de Tshisekedi pour résoudre cette crise. Il a affirmé que « l’Angola reste un partenaire stratégique dans la sous-région pour la République Démocratique du Congo. »
« Le président Lourenço est le président de l’Union africaine et de l’Angola qui est l’un des principaux alliés pays voisins avec lesquels nous avons des rapports historiques. Et donc, le président de la République, avant-hier au cours de la réunion conjointe EAC-SADC, a eu l’occasion de rendre hommage à l’immense travail qui a été fait par le président angolais dans le cadre du processus de médiation qu’il a conduit, processus de Nairobi et de Luanda qui aujourd’hui sert de boussole. Il n’y a aucune institution internationale, aucune communication officielle qui ne se fait dans le cadre de ce qui se passe aujourd’hui dans l’est de la RDC sans que l’on ne puisse faire mention à ce qui s’est passé à Luanda parce que Luanda reste le cadre de référence. Il y a donc la nécessité pour les deux hommes d’échanger. Doha et Luanda, il y a un trait d’union et ce qu’on arrive à la paix », a-t-il déclaré.

Le porte-parole du gouvernement a précisé que toutes les initiatives politiques et diplomatiques entreprises par Tshisekedi s’inscrivent dans le cadre de la résolution 2773 du Conseil de sécurité de l’ONU, qui recommande une voie de désescalade par le dialogue.
« Ce que vous devez retenir, c’est l’ouverture du Président de la République et que toutes ces actions, tous ces voyages, toutes ces initiatives qui ont été prises par le Président de la République, l’ont été en droite recommandation de la résolution 2773, qui nous impose également l’obligation d’avoir un dialogue pour aboutir », a déclaré Patrick Muyaya.
Lors du 2ème Sommet conjoint EAC-SADC, cinq anciens chefs d’État ont été nommés comme facilitateurs pour gérer la crise en RDC. Parmi eux figurent Olusegun Obasanjo (Nigeria), Uhuru Kenyatta (Kenya), Kgalema Motlanthe (Afrique du Sud), Catherine Samba Panza (République centrafricaine) et Sahle-Work Zewde (Éthiopie). Ce groupe aura pour mission de désigner un médiateur pour remplacer João Lourenço, honoré par Tshisekedi pour son rôle déterminant : « il a su porter avec courage et constance un processus délicat, ouvrant des espaces de dialogue à des moments où l’espoir semblait vaciller ».
Dans le même temps, les tensions persistent sur le terrain entre le M23 et des Wazalendo alliés aux FARDC. Un cessez-le-feu a été convenu entre les présidents Tshisekedi et Kagame à Doha, dans le but de favoriser un dialogue direct entre le M23 et Kinshasa.