Le parlementaire américain Ronny Jackson s’est exprimé sur la situation sécuritaire dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC) après sa récente visite à Kinshasa et Kigali.
Dans des déclarations controversées, il a estimé que le gouvernement congolais était incapable de contrôler cette zone en proie aux violences du M23.
« Kinshasa n’a aucun moyen de contrôler cette région. »
Selon Ronny Jackson, l’État congolais est actuellement impuissant face à la situation dans l’Est du pays.
« Je crois sincèrement que le gouvernement de Kinshasa n’a aucun moyen de contrôler cette région pour le moment. Il n’a ni les ressources ni la capacité d’influencer réellement ce qui s’y passe. »
Il a également souligné l’implication d’autres pays dans l’exploitation des ressources naturelles de la RDC.
« Nous savons que l’Ouganda importe des minerais de là-bas. Le Rwanda le fait aussi. Le Burundi aussi. Tout le monde le fait, et rien ne peut les en empêcher. »
« Le M23 est quasiment incontesté dans la région »
Le parlementaire a dressé un tableau préoccupant de la situation militaire sur le terrain, affirmant que le M23 jouit d’une domination quasi totale.

« Le M23, avec ou sans le Rwanda, est actuellement quasiment incontesté dans la région. Ils font ce qu’ils veulent, et l’armée congolaise ne riposte même pas. En fait, ils fuient le M23 ou, dans certains cas, déposent les armes et le rejoignent. »
Face à cette réalité, Ronny Jackson estime que « le gouvernement congolais est en mauvaise posture ».
Le parlementaire américain a également abordé la problématique de la reconnaissance de certaines populations de l’Est en tant que citoyens congolais.
« Je crois comprendre que certaines personnes dans l’Est de la RDC ne sont pas reconnues comme citoyens congolais, et peut-être pas, en partie, parce que c’était le Rwanda avant le redécoupage des frontières il y a de nombreuses années. »
Selon lui, la RDC aurait dû suivre l’exemple de l’Ouganda dans l’intégration des populations concernées.
« Après le redécoupage, qui est maintenant l’Ouganda, ces personnes ont été immédiatement assimilées et traitées comme des citoyens ougandais. Mais cela ne s’est pas produit en RDC, et je pense que c’est une partie du problème. »
Ces propos risquent d’alimenter les tensions autour du conflit dans l’Est de la RDC, où les accusations d’ingérence étrangère et les revendications identitaires restent des sujets hautement sensibles.