Le gouvernement congolais intensifie ses efforts pour tenir Apple responsable de l’utilisation de minerais provenant de mines exploitées illégalement en République Démocratique du Congo (RDC) par le régime rwandais de Paul Kagame. Les avocats de l’État congolais ont affirmé lors d’une conférence de presse, ténu ce vendredi 13 juin à kinshasa, que ces minerais sont « acheminés vers le Rwanda, où ils sont blanchis », avant d’entrer dans la chaîne d’approvisionnement mondiale.
« Les téléphones Apple contiennent des minerais extraits illégalement des mines congolaises par les forces de Kigali, où de nombreux droits humains sont violés. » Il a dénoncé les réseaux mafieux qui transportent ces minerais vers le Rwanda. à déclarer Peter Salas, avocat au Cabinet Robert Amsterdam.
Après une rencontre avec le président Félix Tshisekedi, Salas et William Bourdon, accompagnés du ministre de la Communication et des Médias Patrick Muyaya, ont confirmé l’envoi de mises en demeure à la filiale française d’Apple et à la maison mère en Californie. Ils ont souligné la responsabilité éthique d’Apple dans l’utilisation de ces minerais.
« Nous devons alerter le monde entier qu’il y a du sang dans les téléphones Apple. Nous comptons sur Apple pour agir et mettre fin à ce commerce sanglant, » ont déclaré les avocats.
Patrick Muyaya a promis que toutes les entreprises s’approvisionnant au Rwanda seraient concernées par cette campagne. Il a évoqué des actions militaires, économiques, diplomatiques et médiatiques en cours contre le Rwanda et a insisté sur l’importance de documenter chaque crime commis contre les Congolais.

Le professeur Ivon Mingashang, coordonnateur de la Task-Force Justice Internationale, a annoncé des poursuites judiciaires contre Paul Kagame et les hauts gradés rwandais pour crimes contre l’humanité devant des instances internationales telles que la Cour pénale internationale.
Les avocats congolais critiquent Apple et d’autres grandes entreprises de high-tech pour l’utilisation de minerais provenant de zones de conflit. Ils jugent insuffisants les engagements d’Apple pour garantir une chaîne d’approvisionnement éthique et dénoncent les failles de la certification Itsci, utilisée par Apple pour vérifier la provenance des minerais.
En réponse, Apple a renvoyé à son rapport annuel de 2023 sur les minerais de conflit, affirmant n’avoir trouvé aucune preuve que ses fournisseurs aient financé ou bénéficié de groupes armés en RDC ou dans les pays voisins.
Le gouvernement congolais poursuit ses efforts pour moraliser le secteur de l’extraction des minerais et rendre responsables les entreprises exploitant ces ressources au prix de graves violations des droits humains.