La rébellion de l’AFC-M23 a annoncé avoir pris le centre de Walikale, affirmant agir en réponse aux attaques du régime de Kinshasa contre les civils. Dans un communiqué publié jeudi 20 mars , l’Alliance du Fleuve Congo AFC M23, confirme la prise du chef-lieu du territoire et accuse l’armée congolaise d’utiliser des drones et avions de chasse pour bombarder ses positions.
« Nous confirmons que la ville de Walikale, chef-lieu du territoire de Walikale a été libérée par nos forces afin de protéger la population et ses biens. »
Ce mouvement politico-militaire accuse les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) d’avoir bombardé des civils à l’aide d’avions de chasse dans la région de Walikale avant son intervention. Selon le M23, ces actions visaient à éloigner une menace imminente :
« Les provocations intempestives de l’aviation et de l’artillerie lourde des forces armées de la RDC (FARDC) n’ont cessé de bombarder et de pilonner les populations civiles, les bétails, villages sans épargner nos positions. Face à ces menaces criminelles, notre mouvement n’a eu d’autre choix que d’intervenir pour secourir nos compatriotes soumis depuis 2 semaines à des attaques terrestres et aériennes du régime de Kinshasa à l’aide notamment des avions de chasse Sukhoy 25 et de drones de combats CH-4. »
Le M23 rappelle également à l’opinion internationale son engagement en faveur d’un cessez-le-feu, tout en se disant contraint de défendre la population contre les bombardements des FARDC :
« Nous tenons à réaffirmer notre engagement en faveur du cessez-le-feu que nous continuons de respecter. Néanmoins, en cas de provocation ou d’attaque contre la population, nos forces se défendront avec professionnalisme dans le respect du droit international humanitaire. »

La cité de Walikale est donc passée sous contrôle du M23 au lendemain de son retrait du dialogue avec Kinshasa, prévu à Luanda le 18 mars sur l’initiative du président angolais João Lourenço. La rébellion avait justifié son boycott par les sanctions imposées à ses membres par l’Union Européenne, juste avant les pourparlers.
Dans le même temps, les appels à un cessez-le-feu et au retrait du M23 des zones occupées se multiplient tant au niveau international que régional.
Jeudi, les FARDC ont accusé le M23-AFC d’occuper Walikale dans le but d’exploiter les minerais. Le colonel Njike Kaiko, porte-parole de l’armée au Nord-Kivu, a souligné que cette précipitation révélait l’implication des ressources de la RDC dans l’agression rwandaise. Il a également transmis un message d’unité et de résistance du gouverneur militaire, le général major Somo Kakule Evariste, appelant la population à soutenir les FARDC et à lutter contre le trafic illicite des minerais.