Malgré l’annonce du Syndicat des Enseignants du Congo (SYECO) concernant la reprise des cours sur toute l’étendue de la République Démocratique du Congo à partir de ce lundi 7 octobre 2024, les écoles primaires publiques de la ville de Goma continuent leur mouvement de grève.
Ce lundi 7 octobre 2024, Kivumorning Post a rencontré quelques parents qui se plaignent de cette grève, laquelle met en péril l’éducation de leurs enfants. Ces parents demandent au gouvernement de régler la situation avant que celle-ci ne devienne catastrophique.
« Nous sommes vraiment fatigués de cette situation. Nous avons déjà acheté les fournitures scolaires, mais les enfants continuent de s’ennuyer à la maison. Le gouvernement devrait nous informer à temps, car c’est décevant. Si nous devons payer, qu’ils nous le disent au lieu de sacrifier l’éducation de nos enfants », déclare Solange Kavira.
De son côté, Maman Merveille déplore que ses enfants aient passé un mois à la maison.
« Je suis étonnée de voir que mes enfants traînent encore dans le quartier, exposés à trop de risques. Si j’ai inscrit mes enfants dans une école primaire publique, c’est par manque de moyens. Maintenant, cela fait déjà un mois qu’ils n’ont pas étudié. Je n’ai pas grand-chose à dire, sinon que le gouvernement doit agir pour sauver l’éducation de nos enfants. Demander un bon traitement et faire grève ne sont pas des infractions, c’est un droit constitutionnel », a-t-elle ajouté avec regret.
Bahala Shamavu Innocent, président provincial de la FOSYNAT Nord-Kivu, affirme que le gouvernement est le seul responsable du vagabondage des enfants dans les quartiers et dans les rues. Il appelle les autorités congolaises à mettre en place une bonne politique éducative, afin que ces enfants puissent étudier et que les enseignants travaillent dans de meilleures conditions.

« La seule condition qui fera revenir les enseignants au travail, c’est l’amélioration de leurs conditions socio-professionnelles, c’est-à-dire l’augmentation de leur salaire. Les enseignants des écoles publiques sont en grève et continueront à l’être. Leur message, que nous portons comme syndicat, est clair : il s’agit de l’amélioration salariale », a-t-il souligné.
Il ajoute que même les agents dans les bureaux gestionnaires ne travaillent plus, car les conditions sont déplorables.
« Les enseignants ne travaillent pas, non pas parce que nous, les syndicalistes, leur demandons de ne pas travailler, mais parce que leurs conditions de vie socio-professionnelles ne sont pas encore réunies. Ils réclament qu’au moins le dernier enseignant touche un salaire minimum de 500 dollars américains », précise-t-il.
Le président provincial de la FOSYNAT Nord-Kivu insiste sur le fait que faire des déclarations et publier des communiqués est une perte de temps : « Payez les enseignants, et vous verrez un bon déroulement des cours dans les écoles publiques et dans tous les bureaux gestionnaires. »
Il convient de noter que les salles de classe de plusieurs écoles primaires publiques restent fermées, notamment celles des écoles primaires Rutoboko, Mabanga, Virunga, Shabaa, Kesheni, Katoyi, Sainte Famille, etc.