La scène politique congolaise est secouée par les récentes déclarations de Jacky Ndala, opposant et ancien détenu de l’Agence Nationale de Renseignement (ANR), qui affirme avoir été victime de viol durant son incarcération. Lors d’un entretien téléphonique avec la journaliste exilée Bibi Kapinga, Jacky Ndala a révélé, avec une émotion palpable, les sévices qu’il aurait subis : « J’ai vu des choses dans ce pays… J’ai du mal à m’asseoir », a-t-il déclaré, mettant ainsi en lumière les pratiques inhumaines de certains services de l’État.
Ces révélations font l’effet d’une bombe et secouent les réseaux sociaux, où les réactions ne se sont pas fait attendre. L’acteur politique Olivier Kamitatu a rapidement pris position sur son compte X (anciennement Twitter), dénonçant les pratiques barbares au sein des services de l’ANR et appelant à une fin de l’impunité. « Non à la torture ! Les révélations de Jacky Ndala concernant les abus qu’il a subis dans les cachots de l’ANR sont profondément révoltantes », a-t-il affirmé.
Kamitatu a également interpellé les grandes démocraties comme Washington, Bruxelles, Londres et Paris, soulignant leur hypocrisie à l’égard des régimes autoritaires qui pratiquent la torture tout en étant honorés dans les forums internationaux.
Pour rappel, Jacky Ndala, figure de l’opposition en RDC, avait été arrêté pour des raisons jugées arbitraires par plusieurs observateurs. Son témoignage sur les sévices subis au sein de l’ANR est d’autant plus accablant qu’il survient à un moment crucial où la République Démocratique du Congo postule pour un siège au sein du Conseil des droits de l’homme de l’ONU.

Ce contraste entre les ambitions internationales du pays et les pratiques internes de certains de ses services fait grincer des dents.
L’implication présumée de Denise Mukendi Dusauchoy, une influenceuse proche du régime, qui aurait commandité cet acte inhumain, soulève encore plus de questions sur les dérives autoritaires de certaines figures influentes du pouvoir.
Le viol que Jacky Ndala affirme avoir subi ne serait peut-être que la partie visible de l’iceberg, car plusieurs victimes n’auraient pas encore trouvé la force de témoigner, craignant des représailles. La société civile et de nombreux défenseurs des droits humains tirent la sonnette d’alarme, exigeant que justice soit rendue non seulement pour cet homme politique, mais aussi pour toutes les victimes anonymes de ces pratiques.
Pour beaucoup, cette situation est le reflet d’une gouvernance qui ne respecte plus les droits fondamentaux des citoyens congolais. La banalisation des arrestations arbitraires, les disparitions forcées et les cas de torture, dont celui de Seth Kikuni serait un exemple poignant, suscitent des craintes légitimes.
« Nous sommes tous en danger », disent certains internautes, qui appellent à une réforme en profondeur des services de renseignement et à un strict contrôle des actes commis au nom de la sécurité nationale.
Les autorités congolaises n’ont, jusqu’à présent, fait aucun commentaire sur ces graves accusations. Néanmoins, l’opinion publique attend des réponses et surtout, des actions concrètes pour mettre fin à cette impunité flagrante.