La situation humanitaire autour de Goma continue de se détériorer, avec une augmentation significative des camps de déplacés et des besoins humanitaires qui dépassent les capacités des organisations sur le terrain. Poppy Anguandia, directrice pays de l’organisation humanitaire Tearfund, a tiré la sonnette d’alarme ce jeudi 12 septembre 2024, au cours de son intervention dans l’émission décryptage de Kivu Morning post.
« La situation humanitaire est très grave, » constate Mme Anguandia directrice pays de tearfund.
« Il y a beaucoup de problèmes complexes et les besoins sont énormes. Les camps autour de Goma sont en train d’augmenter au lieu de diminuer. Les femmes sont victimes de viols chaque jour, les enfants issus de ces familles n’ont pas accès à l’éducation, et les familles manquent d’accès à l’eau. » Ajoute-t-elle.
Ce constat jugé d’alarmant par cette organisation rappelle l’ampleur de la crise humanitaire dans la région du Nord-Kivu, exacerbée par les conflits armés et l’instabilité qui continuent de forcer des milliers de familles à quitter leurs foyers. Les organisations humanitaires, malgré leur engagement, peinent à répondre à tous les besoins urgents.
L’un des plus grands défis rencontrés par Tearfund et d’autres organisations est l’accès aux camps de déplacés pour fournir l’assistance nécessaire.
« Le grand défi aujourd’hui est que nous n’avons pas accès à tous les camps de déplacés pour pouvoir apporter de l’aide aux plus vulnérables, » souligne Poppy Anguandia.

« C’est ce qui constitue nos discussions continuelles avec tous les déplacés pour que nous puissions avoir cet accès. »
Le manque d’accès à certaines zones rend la distribution de l’aide humanitaire encore plus complexe, alors que les besoins augmentent au jour le jour. Les restrictions de sécurité et les violences dans certaines parties du Nord-Kivu empêchent les organisations d’atteindre les personnes en détresse.
Mme Anguandia a également lancé un appel à la communauté internationale pour une implication accrue dans la résolution de cette crise.
« Pour ce pays, nous avons besoin de paix, de la fin des conflits pour que les gens puissent rentrer chez eux. À la communauté internationale, nous demandons de s’impliquer dans cette crise, » a-t-elle déclaré, appelant à une mobilisation urgente des acteurs internationaux.
Alors que les camps de déplacés continuent de se multiplier et que la situation se complique, il devient de plus en plus évident que des solutions politiques et sécuritaires doivent être trouvées pour mettre fin à la crise. En attendant, les organisations comme Tearfund font tout leur possible pour alléger les souffrances des déplacés, malgré les nombreux obstacles.