Les experts des Nations Unies, qui ont rendu un rapport accablant sur le soutien du Rwanda aux rebelles du M23, ont indiqué dans leur rapport qu’au moins 3000 à 4000 militaires de l’armée rwandaise combattaient aux côtés des rebelles du M23.
La présence de l’armée rwandaise a été déterminante pour repousser les attaques conjointes des FARDC et des Wazalendo et conquérir de nouveaux territoires dans le Petit Nord.
En janvier 2024, au moins 1 000 soldats de la RDF sont entrés en République démocratique du Congo par divers postes frontaliers à l’est de Kibumba, dans le territoire de Rutshuru, et ont été déployés sur des positions militaires clés.
Ils disent qu’au moment de l’établissement du présent rapport, 500 soldats de la RDF et 500 combattants du M23, ces derniers sous le commandement de Baudoin Ngaguye et Byamungu Bernard, qui font l’objet de sanctions, et de Julien Mahano Baratuje, contrôlaient les zones situées au nord, à l’ouest et au sud de Sake.
« Selon une estimation prudente, 3 000 à 4 000 soldats de la RDF étaient déployés dans les territoires de Nyiragongo, de Rutshuru et de Masisi au moment de l’établissement du présent rapport. Nombre d’entre eux appartenaient à la deuxième division, cette dernière étant commandée par le général de division Eugène Nkubito », ont indiqué les experts de l’ONU.

Les forces spéciales de la RDF étaient commandées par le lieutenant-colonel Augustin Ryarasa Migabo, qui rendait compte au major-général Ruki Karusisi.
Le Groupe d’experts fait observer que le soutien systématique et la participation de la RDF à la conquête territoriale du M23 est un acte passible de sanctions. De plus, le déploiement de la RDF, forces armées nationales du Rwanda, sur le territoire de la République démocratique du Congo viole la souveraineté et l’intégrité territoriale de ce pays. Le contrôle et la direction que la RDF exerce de facto sur les opérations du M23 rendent également le Rwanda responsable des actes du M23.
Selon la porte-parole du gouvernement de Kigali, Yolande Makolo, citée par nos confrères de RFI, « la RDC a tous les moyens de désamorcer la situation si elle le souhaite, mais jusqu’à ce moment, le Rwanda continuera de se défendre ».
Sans confirmer ou démentir ces déclarations, Yolande Makolo affirme que le président congolais Félix Tshisekedi « a menacé à plusieurs reprises de déclarer la guerre au Rwanda ». Des menaces que le pays prend « très au sérieux », ajoute la porte-parole, dans un contexte où à proximité de la frontière, l’armée congolaise « finance et combat » aux côtés de différents groupes, citant notamment les FDLR, un groupe rebelle hutu formé à l’origine d’anciens génocidaires rwandais.