Au total, 38 leaders communautaires, dont 7 femmes, ont pris part jeudi 6 juin à ce premier dialogue participatif qui s’est tenu dans la ville de Beni. Parmi eux : les chefs de quartiers de la commune de Mulekera, des acteurs de la société civile, les présidents des jeunes de la commune, les autorités politico-administratives de la ville de Beni et des responsables de l’armée (FARDC).
Pour le chef d’antenne du PDDRC-S dans la région de Beni, le programme de désarmement et de réinsertion fait face à certains blocages qui freinent sa bonne exécution. Pourtant, selon Omar Kavota, le PDDRC-S reste l’unique voie pour la stabilisation de la région :
« Nous avons réalisé curieusement que pendant que nous sommes en train de réinsérer les ex-combattants et les membres de la communauté, alors que ceci doit booster le désarmement et la démobilisation, nous rencontrons certains défis sur le parcours. Pourtant, à travers ce dialogue participatif, nous pouvons accompagner les efforts consentis par les autorités sur le plan militaire, sur le plan policier, et à travers cette approche de dialogue, nous pouvons aussi apporter un plus pour améliorer le contexte sécuritaire », explique-t-il.
C’est le premier des trois dialogues communautaires qui vont être organisés dans les communes de Mulekera et Bungulu pour la ville de Beni, et à Mangina pour le territoire de Beni : des entités secouées par la crise sécuritaire et où l’on trouve de nombreux ex-combattants et des combattants dits Wazalendo, candidats à la démobilisation et à la réinsertion.

La ville de Beni a abrité cet atelier de réflexion sur la situation sécuritaire dans la région. Il s’agit d’un atelier organisé par le PDDRC-S, Programme de désarmement, démobilisation et réinsertion communautaire et Stabilisation.
Mais quels sont ces défis ? Omar Kavota énumère :
« Le principal défi auquel nous sommes confrontés, c’est qu’il s’observe malheureusement que, pendant que nous sommes en train de réinsérer les ex-combattants, il y a ceux qui procèdent à de nouveaux recrutements. Avec l’émergence du phénomène Wazalendo dans cette partie de la province, au lieu que ce projet accompagne le désarmement et la démobilisation, nous réalisons d’un côté la réinsertion de ceux qui ont accepté la démobilisation et le désarmement, mais d’un autre côté, nous observons d’autres gens sensibiliser en faveur du recrutement au bénéfice des Wazalendo qui, en réalité, sont la face cachée des groupes armés. »
Mais ce n’est pas tout. D’autres obstacles se dressent sur le chemin qui mène au désarmement et à la réinsertion communautaire de ceux qui veulent déposer les armes.
Cette activité vise également à sensibiliser les participants au mandat du PDDRC-S. Ce vendredi 7 juin, le PDDRC-S et la MONUSCO seront à Mangina, commune rurale située à 30 km de la ville de Beni, pour le même exercice. Le samedi 8 juin, cette série de dialogues communautaires se clôturera dans la commune de Bungulu.