Depuis un certain temps, de nombreux jeunes, filles comme garçons, de la chefferie de Bashali, située dans le territoire de Masisi, au Nord-Kivu, se livrent à une consommation abusive de boissons fortement alcoolisées.Ce constat est du conseil local de la jeunesse de la chefferie, lors d’une interview accordée à notre rédaction ce mardi 19 mars 2024.
Selon Audace NZAYIKORERA, membre du comité directeur de cette structure de jeunesse, cette tendance à la consommation abusive d’alcool par les jeunes de cette région de Masisi est due, d’une part, à l’oisiveté et au manque d’encadrement des jeunes, car certaines institutions étatiques qui devraient intervenir dans ce domaine ferment leurs portes en raison de l’insécurité croissante dans cette partie de la province.
Il ajoute qu’il n’y a aucun avantage à consommer cette catégorie de boissons, si ce n’est la destruction de la jeunesse, entraînant ainsi la délinquance juvénile chez certaines filles amatrices de ces boissons.
Il précise que les boissons les plus consommées sont souvent vendues dans des bocaux en plastique bon marché, telles que Chief, Simba (connue sous le nom de « Kipande »), Sapilo, ainsi que d’autres fabriquées localement comme l’éthanol, communément appelée lutuku, hewa, pofu, kasusu, etc.

« On observe cette consommation abusive d’alcool au niveau du territoire de Masisi. Comme vous le savez, certaines entités sont sous contrôle de l’ennemi, ce qui a pour conséquence que les institutions étatiques ne parviennent pas à faire progresser certains projets dans le territoire de Masisi. Les jeunes sont négligés, et c’est un problème majeur pour notre génération. Cela signifie que dans les prochains jours, nous n’aurons pas une jeunesse forte car elle sera déjà fragilisée, et c’est la conséquence de cette consommation », déclare Audace Nzayikorera.
Cependant, il encourage les jeunes de Bashali en particulier, et de Masisi en général, à s’engager dans l’entrepreneuriat afin de lutter contre toute forme de dépravation morale.
Il appelle le gouvernement à assumer ses responsabilités pour rétablir la sécurité dans ces zones, ce qui permettra une meilleure réalisation des activités de la jeunesse.
« Je dis aux jeunes de prendre des initiatives car nous ne pouvons pas rester les bras croisés. L’entrepreneuriat agricole, par exemple, est une voie à suivre. Donc, pour nous, la sécurité est également indispensable », insiste-t-il.
Outre les jeunes célibataires, d’autres chefs de famille sont devenus irresponsables devant leurs femmes et leurs familles en raison de cette consommation non réglementée, et sont même victimes de maladies telles que la cirrhose du foie à cause de cette pratique.
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