Le gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) et la communauté humanitaire unissent leurs forces pour lancer un appel crucial à la mobilisation de fonds. La somme visée est de 2,6 milliards de dollars, destinée à financer le plan de réponse humanitaire 2024 dans le pays. Cette initiative vise à fournir une assistance vitale ainsi que des services de protection à 8,7 millions de personnes, dont la survie dépend grandement de l’aide d’urgence.
La crise humanitaire en RDC a atteint des proportions alarmantes au cours de l’année écoulée. Des flambées de violence, notamment dans l’Est du pays, ont contraint les populations affectées à des déplacements répétés. Actuellement, la RDC compte 6,7 millions de personnes déplacées internes. Cette crise se déroule dans un contexte où le pays est également confronté à de graves inondations et à une résurgence d’épidémies de rougeole et de choléra, exacerbant ainsi la vulnérabilité des populations déjà affaiblies par des décennies de conflits armés.
Outre les crises immédiates nécessitant une attention urgente, la RDC fait également face à des besoins chroniques et à des vulnérabilités persistantes. En 2024, près de 25,4 millions de personnes sont estimées être en situation d’insécurité alimentaire, tandis que 8,4 millions souffrent de malnutrition aiguë, principalement des enfants de moins de 5 ans, des femmes enceintes et des femmes allaitantes.
M. Lemarquis, représentant de la communauté humanitaire, a souligné l’urgence de la situation : « La crise humanitaire en République démocratique du Congo a atteint de nouveaux sommets cette année, en raison de l’aggravation de certains conflits, de l’émergence de nouveaux foyers de tension et d’événements climatiques ayant entraîné des désastres. Derrière toutes ces situations, il y a des hommes, des femmes et des enfants qui font face à des niveaux de vulnérabilité extrêmement élevés. »

En 2023, l’appel de fonds n’a été financé qu’à hauteur de 40%, ce qui a permis d’assister plus de 5 millions de personnes, mais de nombreux besoins sont restés non couverts. Bruno Lemarquis a souligné les conséquences dévastatrices de ce sous-financement : « Cela entraîne énormément de souffrances, de drames humains, de vies gâchées. Beaucoup de provisoire qui dure trop longtemps. Les gens veulent rentrer chez eux et retrouver une vie normale. »
La crise a également eu un impact dévastateur sur l’éducation, avec plus d’un million d’enfants privés d’école en raison des conflits armés. Modeste Mutinga Mutushayi, Ministre des Affaires sociales, des Actions humanitaires et de la Solidarité nationale, a exprimé son désarroi : « La situation est vraiment dramatique. Il faudrait que la communauté internationale tourne un regard vers la République Démocratique du Congo. Avec son potentiel unique au monde sur le plan environnemental, minier et touristique, le Congo peut beaucoup apporter au monde. Il faudrait qu’il retrouve la paix. »
Cet appel intervient pendant que le camp de déplacés de Mugunga a atteint le degré de saturation. Les récents déplacements de la population de Sake vers Goma ont exacerbé la situation dans cette partie occidentale de Goma. Pour l’instant, plus de 135 milles personnes vivent dans l’assistance humanitaire depuis le 7 février 2024.
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