La Coordinatrice humanitaire par intérim de OCHA en RDC se dit profondément préoccupée face à la multiplication de cas d’attaques prenant pour cible les travailleurs humanitaires et la détérioration de la situation sécuritaire dans l’Est de la RDC. Suzanna Tkalec le dit au lendemain d’une attaque ayant pris pour cible un convoi humanitaire dans le territoire de Fizi, dans la province du Sud-Kivu. Lors de cet incident survenu à Mukera, dans le secteur Mutambala, deux travailleurs humanitaires ont été enlevés pour être libérés plus tard.
« Je salue la libération saine et sauve des deux travailleurs humanitaires, intervenue tard dans la soirée du lundi 13 novembre. Toutefois, je rappelle que les humanitaires ne sont pas des cibles. L’enlèvement des humanitaires est inacceptable et constitue une violation grave du droit international humanitaire » a déclaré la Coordonnatrice Humanitaire par intérim.
Selon les statistiques publiées par OCHA, Depuis le début de l’année, plus de 217 incidents sécuritaires ont directement ciblé les travailleurs humanitaires, causant au moins trois morts et une vingtaine de blessés. Le pic des cas de violences contre les humanitaires a été enregistré au mois d’octobre dernier déplore cette organisation.
« Plusieurs incidents ont directement ciblé des acteurs humanitaires au cours du mois d’octobre ; Au Nord-Kivu, un travailleur humanitaire a été enlevé à Masisi, tandis que des incidents graves contre un convoi humanitaire à Oicha ont obligé plusieurs acteurs humanitaires à suspendre leurs opérations en cours, privant ainsi d’assistance plus de 100 000 personnes dans le besoin. Dans la dernière semaine d’octobre, des éléments armés ont blessé par balle un infirmier dans un centre de santé appuyé par une ONG humanitaire dans la localité de Fataki au nord de Bunia, dans la province de l’Ituri, » peut-on lire dans le communiqué de presse dont une copie nous est parvenue.

Indignée de ces agissements des porteurs d’armes, la responsable de OCHA à titre intérimaire invité les porteurs d’armes à respecter le droit international humanitaire.
« Je condamne fermement ces actes et invite les acteurs armés à préserver l’espace humanitaire et à respecter le droit à l’assistance des personnes dans le besoin », a ajouté Suzanna Tkalec.
Cette sortie du de la responsable ad intérim de OCHA en RDC intervient dans un contexte sécuritaire et humanitaire déplorable dans la partie Est du pays. Selon les chiffres, le Nord-Kivu est la province la plus affectée. Depuis le début des affrontements entre les rebelles du M23 soutenus par le Rwanda et les groupes armés Wazalendo, plus de 450.000 nouveaux déplacés ont été enregistrés.
Ce qui donne du fil à retordre à la communauté humanitaire de la région suite aux contributions insignifiantes au plan de réponse humanitaire. Sur les 2,25 milliards de dollars requis pour le financement de ce plan pour 2023, jusqu’au 3 octobre 2023, OCHA n’a reçu que 812,7 millions de dollars américains. Ce qui représente un financement à hauteur de 36 pourcent.
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