Mercredi 13 septembre 2023. Goma vient de se réveiller dans une quiétude totale. L’appel à l’observance d’une journée ville morte initiée par les mouvements citoyens n’est pas suivi.
Déjà très tôt matin, les bleus blancs étaient visibles sur la route principale Goma saké. Le transport en commun fonctionne correctement. Les entités réputées pro manifestants semblent calmes.
Il s’agit des quartiers Katoyi, Majengo , la route un km témoin et buhene.Et pourtant lors des précédentes journées de mobilisation , une paralysie sans précédent du transport était observée dans ces zones précitées.
C’est par exemple la date du 30 août, jour du carnage à Goma ayant pris pour cible les manifestants wazalendo. Qu’est ce qui expliquerait l’échec de cette journée ville morte pour exiger la libération des citoyens arrêtés lors du carnage du 30 août ?
Tout est parti de la mauvaise stratégie des organisateurs. Contrairement à d’autres activités de mobilisation de la population, aucun mouvement citoyen ne s’est affiché ouvertement pour communiquer sur cette action. La seule communication à ce sujet, hors mis les tracts disséminés dans les groupes WhatsApp et News feed Facebook, était la vidéo partagée lundi soir sur WhatsApp par un militant du mouvement citoyen lucha Afrique RDC. Pas suffisant pour pousser la population à adhérer à cette initiative.
La deuxième raison est la division observée entre acteurs. Mardi avant midi, contre toute attente, le barza communautaire du Nord-Kivu, affecté par les évènements tragiques du 30 août 2023 n’a pas trouvé de l’importance dans l’organisation d’une nouvelle journée ville morte.
Puissante organisation interethnique, sans son apport, toute activité de réclamation ne bénéficiant pas de son appui doit impérativement accoucher d’une souris.

Le troisième élément est la désolidarisation de la jeunesse du Nord-Kivu des organisateurs. Que peut-on faire sans une jeunesse ? Ceux qui généralement descendent dans les rues sont les jeunes. Lorsqu’une division est affichée, l’appel ne doit que souffrir.
Le dernier élément et non le moindre, c’est le communiqué du maire publié mardi 12 septembre. Dans cette correspondance le maire a interdit cette manifestation. Il a invité les Habitants de sa juridiction à vaquer librement à leurs activités.
A travers ce document, le patron de la ville a rappelé que la province du Nord-Kivu est sous État de siège et que les manifestations y sont interdites. Une sévère mis en garde a été ainsi faite aux organisateurs.
« Une manifestation qui survient à ce moment précis ne doit être que l’œuvre de l’ennemi qui vise à brouiller les enquêtes et créer le chaos dans la ville » note ce document
De quoi faire peur à une population, qui garde encore en mémoire la répression sanglante de la manifestation de la secte mystico religieuse wazalendo à Nyabushongo et Ndosho, Kiziba2 dans la partie nord-ouest de Goma.
Pour rappel, les mouvements citoyens joints par quelques partis de l’opposition ont appelé ce mercredi à une journée ville morte pour exiger la libération des personnes arrêtées lors de la manifestation du 30 août dernier dans la ville de Goma.
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