L’environnement paye le prix de la guerre à l’Est de la RDC entre les rebelles du M23 et l’armée congolaise. Les réfugiés qui ont fui et qui sont cantonnés dans différents camps dans le territoire de Nyiragongo s’en prennent aux arbres. Ceux que nous avons rencontré ce lundi 27 mars 2023, expliquent les raisons pour lesquelles ils pratiquent l’abattage de bois de chauffe. UMUTONI Marie est l’une des déplacés ; elle affirme qu’elle se dirige dans la brousse à la recherche du bois de chauffe qu’elle vend pour nouer les deux bouts du mois. « Ici au camp de déplacés j’ai fait plus de deux semaines sans manger. Et comme la forêt est à quelque kilomètre de moi, J’ai pris l’initiative de commencer à vendre le bois de chauffage. Avec l’argent que j’ai, je me procure à manger, je suis aussi à mesure d’avoir les nécessaires. Je n’ai pas de choix. Je sais que cela est dangereux sur l’environnement mais c’était l’unique alternative ». Témoigne UMUTONI Marie vivant au camp de déplacés de KANYARUCHINYA. D’autres coupent les arbres pour ensuite les transformer en braise. Dans le village Kibati par exemple, c’est une pratique courante. Lors de notre descente, nous avons trouvé BAHATI NIZEYE en train de construire une cruche de braise. Pour lui cette pratique ne représente aucun danger sur l’environnement.

« Avant d’arriver dans le camp de déplacés, je fabriquais de la braise dans mon village. J’étais capable de produire 4 à 5 sac de braise par cruche. Aujourd’hui, le besoin s’augmente et j’ai décidé de doubler la production vue la conjoncture. J’ai des enfants à nourrir, ma femme est malade et mes enfants tombent malade presque souvent à cause des mauvaises conditions de vie. Je suis obligé de trimer fort ». Indique BAHATI NIZEYE père d’une famille de 8 enfants. « Je coupe les arbres dans le parc. Nous sommes un groupe de cinq et nous y allons chaque jour en groupe pour essayer de nous sécuriser mutuellement. La zone est contrôlée par les groupes d’auto-défense et les FDLR. Il est dangereux d’aller dans la brousse étant seul. Lorsque nous obtenons la braise nous sommes obligés de laisser une partie à cette force qui contrôle la zone pour ne pas être leurs cibles lorsque nous allons y retourner ». Renchérit-il. Aujourd’hui à l’ère où les enjeux environnementaux prennent une place de plus en plus importante, plusieurs restent méconnus. C’est d’autant plus vrai quand il s’agit des effets de la guerre, surtout dans un contexte de l’Est, une partie qui enregistre de guerre cyclique.
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